Les professionnels du secteur médico-social qui s'occupent notamment de personnes en situation de handicap se mobilisent ce mercredi. Ils veulent bénéficier des 183 euros d'augmentation du Ségur.
"Je travaille à la Fondation John Bost depuis 30 ans et mon salaire a très peu augmenté" témoigne Pascal Taulou. Ce quinquagénaire est moniteur-éducateur au sein d'une antenne de la fondation, à la Force, en Dordogne.
Son rôle est d'accompagner au quotidien les personnes hébergées ici et d'animer leurs journées. Elles souffrent de troubles psychiques ou de handicap physique, ou sont âgées et dépendantes. Dans tous les cas, leur état nécessite une vie sociale adaptée.
Pour son travail d'accompagnement au quotidien, parfois lourd et difficile, le salaire brut moyen se situe entre 1600 et 2000 euros.
Et contrairement au personnel médical, il n'a pas eu droit aux 183 euros de revalorisation salariale accordée par le Ségur de la Santé.
"Nous sommes des équipes pluriprofessionnelles et nous travaillons main dans la main. Imaginez le clivage que le Ségur va instaurer si certaines catégories de professionnels ne touchent rien" nous dit Pascal, amer.
Tout comme les personnels éducatifs, ceux de l'administratif, la logistique ou des services sociaux n'ont pas non plus vu leur fiche de paie évoluer.
"C'est une situation qui crée des tensions très importante" affirme Hélène Antonini-Castéra, la secrétaire générale de la Fondation John BOST qui accueille plus de 1800 enfants, ados, adultes et séniors en France.
"Nous avons des professionnels qui touchent la revalorisation, travaillent dans les mêmes locaux, auprès des mêmes publics que d'autres salariés qui ne la touchent pas alors que l'on est dans une activité éminemment pluriprofessionnelle et d'équipe".
Le problème est d'autant plus inquiétant que beaucoup se résignent à démissionner.
"Nos salariés quittent nos établissements" confirme Hélène Antonini-Castéra, "soit par découragement lié à cette non revalorisation, soit recherchent des postes mieux payés. Et nous rencontrons beaucoup de difficultés à les remplacer. Il y a aujourd'hui une pénurie de personnel et beaucoup de structures ont du mal à assurer une continuité des accompagnements".
Ce mercredi 27 octobre, la secrétaire générale de la fondation doit rencontrer le préfet de Dordogne en compagnie d'autres responsables d'associations du secteur médico-social. Elle espère faire entendre les revendications de ses salariés.
Par ailleurs une manifestation est prévue à 15 heures à Bordeaux entre la préfecture et l'Agence Régionale de Santé.