Collectes de dons, de fonds, secouristes prêts à se rendre sur place, partout sur le territoire les initiatives se multiplient pour venir en aide à la population marocaine touchée par le séisme survenu dans la nuit du 8 septembre. Comme Bouchra en Dordogne ou Khalid en Gironde, ils sont nombreux aussi à prendre l'initiative de partir là-bas.
"On ne va pas reconstruire des maisons, mais au moins répondre aux besoins nécessaires dans l'immédiat : la nourriture, des couvertures, des draps, des serviettes, des produits d'hygiène, du lait pour bébé". Dans trois jours, Bouchra Jerboui prendra l'avion pour Marrakech, avec trois autres membres de La Main de l'espoir.
Dès samedi, l'association a commencé à récolter des dons en matériel dans son local de la salle des fêtes de Boulazac, en Dordogne. La place manque déjà pour stocker tout ce qui a été apporté, pour venir en aide aux victimes du séisme qui a fait plus de 2000 morts et des dégâts considérables dans la province d'Al-Haouz, au sud-ouest de Marrakech.
Une cagnotte a aussi été mise en place par l'association, elle a déjà récolté plus de 6 000 euros.
"On part jeudi, le 14, on atterrit à Marrakech et on se rend dans la région la plus touchée, pas loin de Taroudant. On est en contact avec une association de Meknès, qui va évaluer les besoins et préparer notre venue avec les autorités locales," prévoit Bouchra Jerboui. "On part en avion, avec l'argent qu'on a collecté. Et on achètera ce qu'il faut sur place. Les dons en matériels seront acheminés à notre retour, c'est en train de s'organiser," précise-t-elle.
Depuis Lormont, dans la métropole bordelaise, Khalid va, lui aussi, se rendre sur place, en camion. "Hier j'étais en train de manger en regardant les images à la télévision et je me suis dit : c'est pas possible, je ne peux pas rester comme ça", explique-t-il.
Alors j'ai posté un message sur Snap et voilà : le camion est plein et on part mercredi.
Khalid, habitant de LormontRédaction web France 3 Aquitaine
Depuis, ses trois téléphones n'arrêtent pas de sonner, jusqu'à deux heures du matin. Il est allé récupérer les dons et cherche maintenant un deuxième camion disponible pour faire le convoyage.
Les collectivités publiques se mobilisent aussi
À Boulazac, où vit une importante communauté marocaine, la municipalité a déjà promis une aide de 15 000 € aux sinistrés. En Gironde, c'est une aide exceptionnelle de 50 000€ qui sera votée par les 28 communes de Bordeaux métropole, a annoncé son président Alain Anziani.
Le président de la métropole bordelaise et maire de Mérignac précise que dans sa commune, les dons seront collectés à partir de ce lundi 11 septembre à la maison des associations.
Les secouristes en attente
Des associations humanitaires françaises de plusieurs régions ont commencé à envoyer des équipes sur place, notamment en médecine d'urgence. Mais les structures qui dépendent de l'Etat, les sapeurs-pompiers notamment, attendent l'autorisation des autorités marocaines pour intervenir. À Bayonne ils sont six pompiers volontaires à se tenir prêts à partir.
La Protection civile "est en phase d’évaluation des besoins en vue d'apporter la meilleure réponse, en lien étroit avec les autorités marocaines" et invite à faire des dons sur sa plateforme dédiée. Des dons qui permettent de financer des kits de secours d'urgence, alimentaires, médicaux ou encore d'hébergement.
La ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna, qui a annoncé que la France allait verser une aide de 5 millions d'€ aux ONG qui interviennent sur place, a précisé que " Le Maroc n'a refusé [l'aide de] personne, il appelle simplement l'aide en fonction de ses besoins".
Pour l'heure, le royaume a accepté l'aide de quatre pays : l'Espagne, la Grande-Bretagne, le Qatar et les Emirats arabes unis.