Les tarifs des Ouigo, des abonnements jeunes et séniors ou des trains réservés en avance seront gelés. Ce "bouclier tarifaire" est salué par la fédération des usagers de Nouvelle-Aquitaine
C'est la championne de la consommation d'électricité. La SNCF est au premier rang des consommateurs industriels de France. Alors dans un contexte d'augmentation du prix de l'électricité, l'entreprise est touchée de plein fouet.
Elle a donc décidé d'augmenter les tarifs des TGV de 5% en moyenne à partir du 10 janvier 2023, tout en protégeant certains trajets à petit prix comme dans les Ouigo. "Notre objectif est que les populations plus sensibles et les jeunes soient protégés", a expliqué le PDG de SNCF Voyageurs, Christophe Fanichet.
"Nous faisons face à une hausse importante de nos coûts pour 2023, de l'ordre de 13% malgré tous nos efforts de productivité et d'économie" en raison "notamment de la hausse du coût de l'énergie", a souligné Christophe Fanichet, qui affirme que SNCF Voyageurs "prendra à sa charge la moitié" de ces hausses.
La SNCF a annoncé la liste des trains concernés par une hausse de prix vendredi 18 novembre.
Les billets de TGV qui augmenteront à partir de janvier 2023 :
- Les billets achetés à la dernière minute
- Les trajets les plus demandés
- Les tarifs Pro Business en 1ʳᵉ classe, Liberté et les tarifs proposés aux entreprises
- L'abonnement Max actif (domicile-travail en TGV)
- Les intercités, sous réserve de l'accord de l'État
Les billets de TGV qui n'augmenteront pas à partir de janvier 2023 :
- Les TGV Inoui achetés à l'avance
- Les Ouigo
- Les tarifs maximum garantis par la carte Avantage
- Les abonnements Max jeunes et senior
Durcissement des conditions d'échange
Des tarifs gelés, salués par la Fédération nationale des associations d'usagers des transports. "D'une certaine façon, ils ont mis en place un bouclier tarifaire donc on ne va pas le critiquer", a réagi Christian Broucaret, président de la Fnaut Nouvelle-Aquitaine. Il souligne toutefois que certains voyageurs n'ont d'autres choix que de réserver leur train à la dernière minute.
"Dans un contexte d'inflation, où tout augmente, on peut comprendre cette hausse de tarifs, a poursuivi Christian Broucaret. Mais ce qu'on comprend moins, c'est l'augmentation des frais d'échange de billets." La SNCF prévoit en effet de durcir les conditions d'échange et de remboursement au 1er février. Échanger son billet coûtera désormais 19 euros à partir d'une semaine avant le départ, alors que l'opération était gratuite jusqu'à J-3 depuis 2020.
Pas de report sur la voiture en Nouvelle-Aquitaine, selon la Fnaut
Malgré ces augmentations, la Fédération nationale des associations d'usagers des transports ne prévoit pas de report sur d'autres moyens de transport en Nouvelle-Aquitaine.
Sur de nombreux trajets, le train reste la meilleure option. Pour Bordeaux-Paris par exemple, le train est imbattable, en voiture, il faut compter le temps de trajet, le prix des péages et surtout du carburant.
Christian Broucaret, Fnaut Nouvelle-Aquitaineà France 3 Aquitaine
Sur les TER en Nouvelle-Aquitaine, le prix devrait augmenter de 2% à partir de décembre, comme prévu par la région. Là non plus, la Fnaut n'anticipe pas de report des usagers des TER sur la voiture. "Entre les bouchons, le temps de trouver une place pour se garer, au final, on perd beaucoup de temps", estime Christian Broucaret.