À Bordeaux, des milliers de voyageurs sont coincés en gare, suite à un incendie volontaire qui a eu lieu sur la ligne Atlantique de la SNCF. La circulation des trains entre le sud-ouest et la capitale est paralysée. Depuis ce matin, seuls quatre TGV ont pu partir en direction de Paris. Le retour à la normale est prévu dans trois jours, lundi 29 juillet.
À l'approche du dernier week-end de juillet, les départs et retours des vacanciers par TGV sont fortement bousculés. Ce vendredi 26 juillet, la SNCF a été victime "d'actes de malveillance coordonnés" sur trois de ses lignes à grande vitesse. Si les axes nord et est sont concernés, la ligne Atlantique, qui relie la gare de Bordeaux-Saint-Jean à celle de Paris-Montparnasse, est la plus touchée. Au total, plus de 800 000 voyageurs sont impactés dans toute la France.
À midi, une reprise "partielle"
Peu après midi, la situation a évolué. Après une cinquantaine d'annulations, le premier train en direction de Paris a pu quitter la gare de Bordeaux. Prévu initialement à huit heures du matin, il enregistre plus de quatre heures de retard. "Au total, quatre TGV ont pu quitter la gare depuis ce matin, explique la SNCF de Nouvelle-Aquitaine. On constate une reprise partielle et progressive." Désormais "un train sur trois" est maintenu. Une avancée due en partie à l'ouverture de nouveaux trajets : les TGV en direction de la Bretagne et des Pays-de-la-Loire ont emprunté des axes de substitution, sur des "lignes classiques", pour éviter celles en partie incendiées, libérant ainsi les voix pour ceux en direction du Sud-Ouest.
Des départs inespérés il y a quelques heures. Encore à 11h, la gare de Bordeaux était noire de monde. Billet en main, de nombreux Bordelais se trouvaient coincés sur les quais de la gare Saint-Jean. "Dans le train, bloqué à Bordeaux, je vais rater la cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024, j’ai la haine pas possible !", déclarait un jeune voyageur sur X. De son côté, un autre internaute avançait : "je suis à Bordeaux, pas gagné pour rentrer... Courage aux collègues qui gèrent la crise, ceux en gare avec les voyageurs."
Ce sont des actes volontaires.
Patrice VergrieteMinistre des Transports
La ligne Atlantique, qui dessert plusieurs destinations de l'ouest de la France, a été endommagée à la suite d'un violent incendie, survenu aux alentours de quatre heures, sur plusieurs installations de signalisation dans la commune de Courtalain, en Eure-et-Loir. Lors d'une conférence de presse tenue ce matin à la gare de Paris-Montparnasse, le ministre des Transports Patrice Vergriete a expliqué : "Les trois incendies sont volontaires. Ils ont eu lieu aux alentours de quatre heures du matin. Des personnes qui ont tenté de fuir avec leurs camionnettes ont été retrouvées." Une enquête a été ouverte.
Reports et remboursements des trajets
Face à l'ampleur de la situation, la compagnie ferroviaire a pris la parole dans un communiqué : "Nous demandons à tous les voyageurs qui le peuvent de reporter leur voyage et à ne pas se rendre en gare", indique la SNCF sur X. La compagnie précise que tous les remboursements se feront sans frais, concernant les billets de ce vendredi 25 juillet, mais également ceux du week-end, puisque la reprise du trafic est prévue pour lundi prochain.
Des actes de malveillance coordonnés ont visé cette nuit plusieurs lignes TGV et perturberont fortement le trafic jusqu’à ce week-end. Je condamne fermement ces agissements criminels qui vont compromettre les départs en vacances de nombreux Français. Un grand merci aux équipes de…
— Patrice Vergriete (@P_Vergriete) July 26, 2024
Parmi les voyageurs au départ de Bordeaux, "beaucoup sont repartis par leurs propres moyens", indique la SNCF de Nouvelle-Aquitaine, depuis la gare Saint-Jean, à Bordeaux. Certains ont en effet envisagé de troquer leur billet de train pour la voiture. Cette solution de repli s'annonce toutefois loin d'être idéale : la circulation sur les routes commence à s'engorger en début d'après-midi ce vendredi 26 juillet, tandis que Bison Futé classe la journée de demain, samedi 27 juillet, en noir.
Face aux perturbations qui touchent de nombreux trains, certains voyageurs se sont portés sur des covoiturages et des voitures de location, les offres étant rares à ce stade de la journée. Un constat similaire pour l'avion, où les quelques billets restants sont affichés à des prix élevés. Un couple qui souhaiterait réserver un vol aujourd'hui en direction de la capitale devrait débourser au moins 830 euros.
"On ne baisse pas les bras"
"Aujourd'hui, jour de grand départ, c'est un bout de la France que l'on attaque, fustige Jean-Pierre Farandou, président de la SNCF. J'ai une pensée pour ces familles qui ne pourront pas partir. C'est un jour de tristesse, poursuit le président. Pour faire face à cela, "des milliers de cheminots sont sur le terrain pour réparer les dégâts, et se rendent dans les gares pour accueillir les clients et les guider au mieux, assure Jean-Pierre Farandou. On ne baisse pas les bras, on fait face aux difficultés."
À quelques heures de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a pris la parole au micro de RMC : "on évalue les impacts pour aujourd'hui et pour ce week-end, pour les voyageurs et pour les athlètes. C'est consternant, je ressens de la colère parce que jouer contre les Jeux olympiques, c'est jouer contre son camp."
L'attaque massive visant à paralyser le réseau TGV de la SNCF est vraiment inquiétante. Je suis également bloqué à la gare de Bordeaux. Il s'agit sans aucun doute d'une tentative de sabotage de la cérémonie d'ouverture et des Jeux olympiques en général. #SNCF #France #TGV pic.twitter.com/JdTR8sEFBC
— Abiodun Dominic Odunuga (ADO) (@abiodunodunuga) July 26, 2024
Sur leur site internet ainsi que sur l'application, la SNCF promet de tenir informés les voyageurs qui maintiendraient leur trajet ce week-end. Elle invite cependant ceux qui le peuvent à reporter leur voyage. En effet, l'entreprise ferroviaire n'envisage pas un rétablissement total du réseau avant trois jours, lundi 29 juillet.