Surf. Projet de piscine à vagues à Canéjan : des associations environnementales saisissent la justice

Les ONG Sepanso Gironde et Surfrider Foundation dénoncent la consommation d'eau et l'impact écologique de ce Projet de surf-park et saisissent le tribunal administratif.

C'est une nouvelle étape dans leur bataille contre le projet de piscine à vagues de Canéjan. Deux associations environnementales, Sepanso Gironde et Surfrider Foundation, veulent faire annuler le permis de construire de ce surf-park. Soutenues par le collectif local "Canéjan en Transition", elles ont déposé un recours devant le tribunal administratif de Bordeaux lundi 31 juillet.

Depuis plusieurs mois, elles dénoncent ce qu'elles considèrent comme un projet à l' "empreinte environnementale catastrophique". Jusqu'alors, elles s'étaient contentées de demander à la mairie de retirer le permis de construire (accordé en février 2023). Cette fois, elles passent à la vitesse supérieure pour mettre cette affaire entre les mains de la justice. 

20 000 m³ d'eau

Cette piscine à vagues artificielles, avec deux bassins, de 160 et 90 mètres, doit voir le jour à Canéjan, à 25 minutes de route de Bordeaux, et 50 km de l'océan. En tout, ces deux bassins contiendront près 20 000 m³ d'eau. Une "gigantesque piscine à vagues conçue pour la pratique artificielle du surf", selon Sepanso Gironde et Surfrider Foundation.

Interrogé sur les inquiétudes des opposants concernant sur la ressource en eau sur France Inter, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a assuré que son ministère allait "évidemment se pencher le sujet".

"C’est un projet qui, pour l’instant, n’a pas reçu l’aval de l’État, qui a été validé par une municipalité sur le plan local, avec des promoteurs qui disent que ça n’est que de l’eau de pluie et des opposants qui disent que, quand même, faire à 50 km du large, un projet qui pourrait, si j’ai bien compris, brasser jusqu’à l’équivalent d’une centaine de piscines olympiques par an, que ce soit d’un point de vue énergétique ou d’un point de vue de l’eau, ça interroge", a conclu le ministre. 

Récupérateur d'eau

Pour le porteur de projet, Edouard Algayon, les critiques des associations n'ont pas lieu d'être. Il assure qu'il sera autonome en électricité grâce à des panneaux solaires et qu'il ne puisera pas dans les ressources pour son activité de surf-park grâce à un récupérateur d'eau (sauf lors du premier remplissage). "En cas de sécheresse, s'il ne pleut pas assez, on s'engage à fermer un de nos bassins pour alimenter l'autre en eau", promet le promoteur auprès de France 3 Aquitaine. 

Mais les associations environnementales lui reproche de sous-estimer la quantité d'eau nécessaire. "Ils ont utilisé des moyennes lissées, ça ne prend pas en compte les mois où il y aura de très faibles ou de très fortes précipitations et ça fausse le besoin en eau", assure Théo Tostivint, de l'association Surfrider. 

De plus, l'association assure que "les piscines similaires ont souvent besoin de vidanges à cause de problèmes techniques". "Vu les volumes, c'est un vrai problème pour la ressource en eau, sans parler du taux d'évaporation qui est sous-estimé", dénonce Théo Tostivint.

Une question idéologique ? 

De son côté, Edouard Algayon estime que ces associations "sont idéologiquement contre le fait de surfer dans une piscine artificielle" et "inventent donc des raisons techniques de s'y opposer". 

Théo Tostivint s'interroge en effet sur le fond du projet : "Est-ce qu'on veut sortir le surf, qui est un sport d'océan, hors de son milieu naturel ? Ça ne le rendra pas plus accessible, car faire du surf en piscine, c'est cher, et géographiquement, ça reste seulement à 50 km de la côte", dénonce-t-il. Le dossier est maintenant dans les mains de la justice. 

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