Le procès de cinq marginaux s'est ouvert lundi 6 février 2023 aux Assises de la Gironde et se tient toute la semaine. Ils sont accusés de séquestration, de tentative de viol et de torture sur un jeune de 23 ans en septembre 2020. La cour a commencé l'étude de personnalités des accusés qui se poursuit ce mardi.
Lundi 6 février, Mathieu, la victime, diagnostiqué autiste Asperger, a écouté prostré le récit glaçant de son calvaire le matin et n'est pas revenu à l'audience l'après-midi. Les faits remontent à deux ans et demi dans le quartier de la gare St-Jean.
En septembre 2020, la meilleure amie de Mathieu, Vanessa et Samuel, son compagnon, l'attirent dans le petit studio de Mickaël.
Là, tous les trois sont accusés de l'avoir séquestré, volé et torturé pendant une semaine : le jeune homme finira affamé, tailladé, les poils pubiens brûlés, jusqu'à ce dernier soir, où arrive un autre couple, Flora et Lenaïc. Les violences auraient alors redoublé.
Maître Marina Rodrigues, avocate de Mathieu, pense qu'il y a eu une volonté de tuer.
Mathieu était ligoté à une chaise dans la salle de bain. Il a reçu des coups de couteau, des coups de spatule et à un moment, je pense, on décide de l'achever.
Maître Marina Rodrigues, avocate de MathieuFrance 3 Aquitaine
"On l'amène sur un chantier et un accusé laisse tomber un parpaing sur son thorax. Cela lui a valu quatre côtes cassées. Et cela aurait pu être plus grave", raconte l'avocate.
Aux enquêteurs, les cinq accusés ont expliqué ce déchainement de violence par l'impayé d'une dette, mais également la découverte d'attouchements sexuels que Mathieu aurait commis, alors qu'il était adolescent, sur un autre enfant.
Marginaux
Les avocats des accusés parlent de troubles psychologiques importants chez leurs clients.
Il y a une vraie déconnexion avec la réalité. On est face à des gens qui sont à la limite d'être SDF, d'être totalement exclus de la société. Leur insertion n'existe pas. Et il y a des troubles de la personnalité.
Maître Rachid Rahmani, avocat de Samuel LeterrierFrance 3 Aquitaine
À la barre, un psychologue a défini comme "déficiente mentale légère", Flora, 23 ans, la seule à comparaitre libre.
Les autres sont détenus, poursuivis pour séquestration, extorsion, ou encore tentative de viol : trois crimes aggravés d'actes de torture et de barbarie. Tous encourent la perpétuité.