Selon la préfecture, le tourisme serait le secteur qui aurait le plus pâti de la crise sanitaire avec notamment 25 % de perte sur la période estivale 2020 par rapport à 2019. Dans le cadre du Plan Relance Tourisme, une enveloppe globale de 3,6 milliards d’euros sera mobilisée d’ici 2023.
Il s'agit de solutions de financement, d’investissement et d’accompagnement à destination des professionnels du secteur. Cette enveloppe s’ajoute à la prolongation des dispositifs mis en place tels que le prêt garanti par l’État, l’activité partielle, ou les fonds de solidarité, et l’exonération de charges sociales.
Le plan de relance ne prévoit pas d’aides directes mais différents prêts. Des prêts « pour se transformer, pour se moderniser, éventuellement aussi pour faire des acquisitions », explique Laurent De Calbiac directeur régional de BPI France. « On voit beaucoup d’opérations de rachat, de croissance externe pendant cette période ».
« Comme on le dit souvent, dans toute crise il y a aussi des opportunités. Et quelque part les premiers à les saisir sont souvent les futurs champions de demain ».
Pas dit que tous les acteurs de la filière partagent cette vision de la situation économique. D’autant que pour l’instant ce plan de relance reste encore méconnu de beaucoup d’entreprises. Lancé il y a dix mois certains n’en connaissent pas l’existence. Il a en effet accompagné seulement 120 entreprises du tourisme sur les 15 500 que compte la région. Aujourd’hui s’est donc tenue une conférence de presse organisée par la préfecture de la Nouvelle-Aquitaine pour rappeler que « depuis l’annonce du plan de relance, l’activité de la Direction régionale Nouvelle-Aquitaine de la Banque des territoires s’est considérablement renforcée sur la filière ».
#FranceRelance
— Préfète de la Nouvelle-Aquitaine et de la Gironde (@PrefAquitaine33) March 23, 2021
En #NouvelleAquitaine, 1⃣5⃣6⃣6⃣4⃣ entreprises peuvent bénéficier du Plan Relance #Tourisme .
?️?️Je modernise mes équipements touristiques et j’investis pour les clients de demain.
✅#GagnantGagnant
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A titre d’exemple, en septembre 2020, elle a participé à une augmentation de 500 000 euros du capital de la SEMITOUR en Dordogne (société d’économie mixte (SEM) de service touristique avec une douzaine d’infrastructures dont Lascaux IV).
En Gironde, à Bordeaux, la résidence hôtelière le Victoria Garden a profité du plan de relance pour faire des travaux. Les salles de bains ont été refaites, et le parquet a été poncé. « C’est le « prêt tourisme » mis en place par le BPI France qui nous a permis de monter ces financements, explique Hadrien Ormières.
« C’est quelque chose qui nous a vraiment donné le cap. C’est ce qui nous a fait continuer à pédaler pour pas tomber du vélo».
Actuellement, d’autres dossiers seraient en cours d’examen. Parmi eux, on compterait le Resort Thermal de Salies de Béarn (pour une intervention au capital de 1,45 millions d’euros et en prêt de 8 millions d’euros), l’hôtel NAOS à Mérignac (pour une intervention au capital de 4,6 millions d’euros), ou encore l’hôtel de Bouilhac à Montignac (pour une intervention au capital de 500 000 €).
Par ailleurs, le Fonds Tourisme Durable doté de 50 millions d’euros, mis en place dans le cadre de France Relance et porté par l’ADEME, « a pour objectif de soutenir des opérateurs du tourisme dans leur démarche vers un tourisme durable via des aides financières », explique-t-on à la préfecture. « Le client de plus en plus a des exigences », analyse Patrick Martinez, directeur régional de la Banque des Territoires. « Il veut un tourisme de développement durable, il veut un tourisme digitalisé et tout ça ça a un coût.
"Et dans les périodes de crise comme celle-ci il faut aussi savoir se projeter sur des moyens de durabilité du tourisme ».
Et pour que les différents acteurs puissent être informés afin de bénéficier de ces aides, un guichet unique numérique a été mis en place (www.plan-tourisme.fr). Il devrait permettre de « simplifier et accélérer l’accès des entreprises des secteurs cafés, hôtels, restaurants, tourisme, événementiel, culture et sport aux dispositifs ». Selon la préfecture, en Nouvelle-Aquitaine 15 564 entreprises du secteur de l’hébergement et de la restauration (représentant près de 81 000 salariés) peuvent bénéficier du Plan de Relance Tourisme.
La région compterait 1,8 salariés en moins par entreprise touristique en 2020 par rapport à 2019 au moment de la saison estivale. C’est l’une des nombreuses conséquences de la crise sanitaire.