Le tribunal de commerce de Bordeaux a rendu sa décision mercredi 20 mars concernant le plan de sauvegarde des 26 magasins Galeries Lafayette détenus par Michel Ohayon, dont une partie se situe en Nouvelle-Aquitaine. Seul le magasin de Pau ferme pour une raison de non-renouvellement de bail.
Du soulagement et des pleurs côté salariés. Bayonne, Dax, Agen et Libourne sauvés. Pau fermera ses portes. Sur les 26 magasins Galeries Lafayette appartenant à la société Hermione Retail, filiale du groupe de Michel Ohayon, cinq se situent en Aquitaine. Le tribunal de commerce de Bordeaux a validé le plan de sauvegarde présenté par l'homme d'affaires bordelais, qui s'est engagé notamment à moderniser les établissements en faisant venir d'autres marques.
Les Galeries Lafayette de Pau dans les Pyrénées-Atlantiques, en revanche, vont fermer comme le redoutaient les salariés, mais pour une question de non-renouvellement de bail.
En février dernier, l'homme d'affaires bordelais Michel Ohayon était venu défendre en personne, à la barre du tribunal de commerce de Bordeaux, son plan de sauvegarde. Celui-ci prévoit que le principal créancier et fournisseur des magasins, le groupe Galeries Lafayette, abandonnent 70 % des 38 millions de sa dette. À cela s'ajoute une prévision de croissance de 4 % par an et une baisse significative des loyers. Après un an de procédure, le plan a définitivement été acté par le tribunal de commerce de Bordeaux ce mercredi 20 mars.
Crainte des salariés
Même si ce plan de sauvegarde devrait permettre de préserver les emplois, les salariés sont loin d'être rassurés. Comme à Bayonne qui compte une soixantaine d'employés. "La crainte des salariés, c'est la pérennité de l'entreprise, indique Muriel Scanzi, déléguée centrale CFDT pour les enseignes de province et salariée du magasin de Bayonne. Ce sont les mêmes promesses qu'il y a cinq ans, les salariés sont très fatigués, car les effectifs ne sont pas remplacés. Les salariés craignent les conditions de travail qui nous attendent avec cet investisseur."
Notre inquiétude, c'est que si ce plan de continuation est accepté, tous les fournisseurs qui y étaient défavorables, vont-ils rester chez nous puisqu'ils doivent s'asseoir sur 70% de leur créance ?
Muriel Scanzidéléguée centrale CFDT pour les enseignes de province et salariée du magasin de Bayonne
1000 salariés dans 25 magasins en France sont concernés dont ceux d'Agen, Bayonne, Dax et Libourne. Seul le site de Pau fait exception. En l'absence de renouvellement et de nouveaux investisseurs, l'enseigne implantée dans le centre-ville devra fermer. Vingt-cinq employés comptaient sur "le juge pour un geste envers les Galeries de Pau". "Nous, on est soucieux de la préservation de la totalité des emplois et aussi de la santé mentale et physique des salariés", notait Dimitri, à quelques heures du procès.
Pau ferme
À Pau, l'avenir de l'enseigne ne tient désormais qu'à un fil, engendrant la mobilisation des salariés. "Tout le monde a un rôle à jouer, insiste Dimitri. Les salariés pourront décider le moment venu d'une grève éventuelle et les élus ont une part à prendre dans ce qu'il adviendra du centre-ville de Pau avec ou sans les Galeries Lafayette, selon s'ils font le nécessaire pour qu'elles se maintiennent."
"Y a pas de grande surprise puisque lors de l'audience du 21 février, tout le monde a considéré qu'il fallait homologuer ce plan de sauvegarde. "
Les Galeries Lafayette de Bordeaux ne font pas partie du groupe de Michel Ohayon, mais du groupe Lafayette.