Il se revendique premier cirque traditionnel 100% humain. Sous le chapiteau, installé place des Quinconces à Bordeaux, ni animal, ni hologramme. Mais un spectacle qui privilégie la performance artistique et athlétique. L'offre mise sur une nouvelle demande du public.
Il y croit encore, à l'avenir du cirque, alors qu'il n'est pas issu de ce milieu. Mais Maxime Kerboua en est convaincu :
Il faut conserver la magie du cirque puisque tant qu’il y aura des enfants, il y aura du cirque
Pourtant, la pandémie a stoppé le spectacle vivant pendant quinze mois. alors que le cirque était déjà en quête d'un avenir, rattrapé par l'air du temps et une cause, la défense du bien-être animal, de plus en plus partagée. En 2018, près de 70% de la population française rejetait l’utilisation d’animaux dans les cirques itinérants. Si la proposition de loi sur la maltraitance animale, adoptée par l'Assemblée Nationale en janvier est votée par le Sénat, tout animal sauvage sera interdit dans les cirques d'ici cinq ans.
Maxime Kerboua a anticipé. Il n'était pas question de renoncer au cirque traditionnel (d'ailleurs, il ne s'oppose pas à ces confrères sur le sujet) mais de proposer une alternative
Il faut se réinventer. C’est notre rôle de proposer quelque chose de différent du cirque classique. Nous avons une douzaine d’attractions avec les vrais ingrédients du cirque : les clowns, les acrobates, les magiciens, les performeurs.
Le spectacle dure deux heures, sans interruption. Il parie sur la performance de circassiens internationaux. Des artistes confirmés ou de jeunes talents recrutés partout en Europe mais aussi en Australie, au Mexique, ou en Ukraine livrent des numéros spectaculaires ou originaux comme ce funambule qui évolue à grande hauteur, ce motard qui roule sur un fil, ce jongleur qui s'amuse avec des chapeaux et des balles de ping-pong.
"C’est une évolution logique", estime ce spectateur, venu en famille.
"Je pense que ce n'est pas plus mal", approuve cet autre, "surtout qu'avec la chaleur qu'il fait, ce ne sont pas des conditions géniales pour les animaux".
Le cirque 100% humain a jusqu'au 19 septembre pour convaincre les spectateurs girondins. Il part ensuite à Marseille puis Paris.
Bordeaux, qui avait voté en conseil municipal, en octobre dernier une transition vers les cirques sans animaux sauvages, accueillera le cirque Arlette Gruss du 17 décembre au 30 janvier, place des Quinconces.