Une étudiante de l'Université de Bordeaux a signalé à la cellule dédiée un enseignant vacataire. Un mois après, il a été démis de ses fonctions par la direction de l'établissement. Le syndicat étudiant UNEF regrette une décision tardive et le recrutement d'une personne visée par des signalements antérieurs.
Une affaire d’harcèlement à caractère sexuel secoue l’Université de Bordeaux. Une étudiante a signalé des faits à la cellule de lutte contre les violences sexuelles et sexistes de l’établissement. Ils concernent un enseignant vacataire. Pour le moment, l’université n’aurait pas qualifié les faits mais le syndicat étudiant UNEF parle de « chantages et harcèlements à caractère sexuel ».
Une suspension tardive
Le signalement auprès de la cellule a été fait courant avril mais ce n’est que le 2 mai que l’enseignant a été démis de ses fonctions par la direction de l’Université. L’UNEF reproche à l’établissement une décision tardive mais ce dernier se défend en avançant le fait que l’étudiante, voulant rester anonyme, la saisie du procureur et la suspension de l’enseignement n’étaient pas possible à ce moment.
Des antécédents de même nature
Autre point problématique : l’enseignant aurait déjà fait l’objet de signalements dans les universités où il avait autrefois exercé. L’UNEF s’offusque : « Au vu des antécédents de cet enseignant, des sanctions qu’il avait déjà reçues et des nombreux faits qui lui ont été une nouvelle fois reprochés, nous sommes surpris que l’Université de Bordeaux et la Faculté de Droit aient tout de même procédé à son recrutement. »
Mais l’Université se défend : « C’est une vraie problématique pour tous les employeurs… Son nom n’a jamais été cité, il n’avait pas de casier judiciaire, il n’y a pas eu de plaintes… on ne pouvait pas savoir », explique la communication de l’établissement.
L’Université valide le fait que des signalements passés sont bien véridiques mais réfute que toutes poursuites judiciaires aient été engagées dans le passé qui aurait pu être portées à leur connaissance. A la suite de la levée de l'anonymat de la victime présumée, l’Université rédige actuellement la saisine du Procureur de la République de Bordeaux. Appartiendra à ce dernier la décision d’ouvrir une enquête.