"Bordeaux fête le vin" devient un événement annuel et prend place du 22 au 25 juin sur les quais du port de la lune. L'occasion, entre autres, d'assister à deux rendez-vous exceptionnels : des ballets de drones lumineux au-dessus de la Garonne ! C'est l'entreprise béglaise Dronisos qui est aux commandes.
Vendredi 23 et samedi 24 juin en soirée (autour de 23h) les Bordelais et Bordelaises ont rendez-vous entre la Place des Quinconces et le miroir d'eau pour admirer le ballet proposé par la fête du vin.
Cinq cent drones viendront illuminer le ciel de Bordeaux pour une création imaginée spécialement pour l'événement et retraçant des tableaux portant les "valeurs" de cette fête valorisant "les vins de Bordeaux et la biodiversité".
D'après les organisateurs de l'événement, "l’envolée de drones réalisera, en musique, une chorégraphie visible depuis le site de Bordeaux Fête le Vin sur la rive gauche, dont l’accès est gratuit". Ils assurent également que la performance festive et innovante "n’en reste pas moins respectueuse de l’environnement puisqu’elle ne laisse aucun résidu derrière elle, laisse le terrain parfaitement intact, et induit un recyclage de batterie des drones (chaque dispositif ayant une durée de vie de 400 vols)".
De gros bourdons lumineux
Derrière cette féérie annoncée, une entreprise girondine, installée à Bègles, dans la métropole bordelaise : Dronisos. Une fois sur place, dans un hangar, les bureaux de la start-up se dévoilent un à un. Difficile de savoir à première vue ce que font ces gens sur leur ordinateur. Des commerciaux ? Des graphistes? C'est dans l'atelier que les indices affluent : des piles d'engins à hélices sont vérifiées, ça vrombit, ça clignote...
Dans le dernier bâtiment, tout est clair. Un jeune homme dépose, côte à côte, des dizaines de drones sorties d'une valise de transport en aluminium. Il explique que ces centaines de drones ont été utilisées pour un spectacle, le week-end précédent près de Cognac en Charente, et qu'ils doivent prochainement figurer dans un programme aux Pays-Bas.
Le long du mur, derrière un grand filet tombant du plafond, deux opérateurs pianotent sur leur ordinateur portable face à de gros bourdons lumineux. C'est là que sont testés les nouveaux mouvements qui viendront nourrir les prochaines créations de spectacles de drones qui font la renommée de Dronisos.
La belle histoire
Si l'entreprise est aux commandes des deux ballets aériens du rassemblement festifs sur les quais, ce n'est pas seulement à cause de son nom. Dronisos est devenue, en quelques années, pionnière dans la création de spectacles de drones autonomes.
À l’origine de la start-up, deux ingénieurs : Jean Dominique Lauwereins (Président aujourd'hui) et Laurent Perchais (Directeur général). En 2016, le premier demande au second de l'aider à monter un show de drones, une petite animation pour le spécialiste français Parrot, qui est encore aujourd'hui la marque utilisée par Dronisos.
Et là, c'est Laurent qui raconte le début de leur association : "on s'est rendu compte de l'enthousiasme des gens au CES de Las Vegas. Ils étaient prêts à nous payer pour des spectacles de drones... Et petit à petit, on a créé un marché. Il a fallu inventer de nouveaux métiers, inventer une nouvelle réglementation, des nouveaux savoir-faire !"
Aujourd'hui, Dronisos compte 43 salariés et continue de se développer et d’innover. "On a un patchwork de métiers qui aussi s'appuie sur un réseau qu'on s'est tissé". L'entreprise propose des spectacles en extérieur, avec plusieurs centaines de drones pesant moins de 500 g chacun, mais également en intérieur (60g), partout dans le monde. Elle compte créer un "hub", comprenez une antenne, en Floride et sans doute bientôt à Dubaï.
Forte de trois brevets, l’entreprise a pu s’illustrer lors de nombreux événements notamment à Dubaï, ou encore, chaque soir, à Eurodisney.
Un savoir-faire
Les ingénieurs et chorégraphes ont développé leur propre technologie pour synchroniser le mouvement des appareils avec la musique, des tableaux préprogrammés qui peuvent être corrigés, ponctuellement, en cas de besoin par les chorégraphes. Car c'est une discipline qui doit également tenir compte des conditions météorologiques...
Aussi, chaque drone est alimenté par une batterie d'une autonomie de 15 minutes. En cas de problème, de charge par exemple, le drone est programmé pour rentrer à sa base en ayant assez d'énergie pour le faire. Et c'est tant mieux, pas question de voir s'échapper un élément de l'essaim. Surtout pas pour qu'il tombe dans le fleuve !
Il faut dire que pour des raisons de sécurité, les drones doivent respecter des couloirs de vols particuliers pour ne pas survoler la foule. En attendant, les créatifs sont ravis : le fleuve fait entièrement partie du spectacle et pourrait même le sublimer grâce à ses reflets...
Regardez le reportage de Catherine Bouvet et Delphine Roussel-Sax.
Perturbations de circulation
Ces deux soirs-là, des perturbations de circulation sont à prévoir sur la zone du Parc aux Angéliques et sur la rive gauche lors du spectacle.
L'accès sera interdit :
- Vendredi 23 juin, de 21h à 00h
- Samedi 24 juin, de 21h à 00h
Une déviation est mise en place, voir signalétique sur place !