Même en hiver, la sécheresse qui a atteint des records pendant l’été 2022, fait encore parler d’elle. Dans les exploitations agricoles, le foin est rare et les prix en hausse. Une situation qui fragilise les centres équestres.
Des prairies brûlées par le soleil. Avec la sécheresse qui a marqué l’été 2022, les pousses d’herbe ont été très limitées. Six mois plus tard, le foin et la paille sont rares. Les fourrages manquent car les rendements n’ont pas été bons. En Gironde, la production a été divisée par deux. Résultat, les éleveurs sont confrontés à une augmentation des prix d’au moins 25 %. Arnaud Balavoine gère une écurie d’une vingtaine de chevaux à Moulis-en-Médoc. Il a fait ses comptes et les factures sont loin de le rassurer.
"Moi, sur une même quantité de grains que je payais en début d’année 3 500 euros, là, je suis à plus de 5 000. Le foin coûte entre 200 et 250 € la tonne. On arrive des fois à ne pas se payer parce que ces compensations d’augmentations des prix imputent nos salaires. Et oui, on risque d’être en péril à terme !"
Cette flambée des prix oblige les professionnels des centres équestres à s’organiser autrement. À Moulis-en-Médoc, le foin est désormais stocké en botte, dans des filets. De cette façon, "on en met moins par terre et ça limite le gaspillage", confie une jeune fille en sortant d’un box.
Pour limiter les coûts, des établissements font le choix d’aller le chercher eux-mêmes chez les agriculteurs afin d’éviter les intermédiaires et la spéculation de certains marchands. Une option insuffisante pour Céline Marin, à la tête d’un centre hippique à Blanquefort. Car à la hausse du prix du foin, s’ajoute aussi une augmentation du prix des matières premières et de l’énergie. La cheffe d’entreprise a été obligée de revoir sa grille des tarifs auprès de ses clients. "On a augmenté nos forfaits annuels de 20 € et si on avait voulu répercuter l’augmentation des céréales, il aurait fallu augmenter de 45 € par adhérent !"
Des adhérents souvent conciliants, mais également inquiets. Pratiquer l’équitation risque de coûter encore plus cher. Pour cet homme rencontré dans l’écurie, "il est normal qu’il y ait une répercussion. Pour autant, on ne pourra pas tous l’absorber. Si nos salaires n’augmentent pas, on ne pourra plus monter les chevaux."