Vinexpo Bordeaux 2019 : et si on parlait vins bio et pesticides dans le vignoble bordelais ?

En pleine actualité sur les dangers des pesticides et du glyphosate dans l'agriculture, Laurent Cassy, le tout nouveau président du syndicat des Vignerons bio Nouvelle-Aquitaine qui animent un stand à Vinexpo, répond à nos questions.

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Laurent Cassy est viticulteur depuis cinq générations, installé à Morizes, en Gironde, entre Langon et Sauveterre-de-Guyenne.

Entretien avec le président du syndicat des vignerons bio Nouvelle-Aquitaine, tout juste désigné. 

Il produit "un vin certifié bio depuis 10 ans, et il évolue vers la biodynamie depuis 4 ans".

Mes parents m'ont légué une terre en bonne santé, je veux léguer une terre en bonne santé à mes enfants.

 

L'utilisation des pesticides, est-ce toujours un sujet tabou dans le vignoble bordelais ?

Il y a une grosse prise de conscience et Bordeaux est en train de changer, assure Laurent Cassy.

"On ne peut plus dire que c'est tabou. Ceci dit, ça ne va pas toujours à la vitesse que l'on souhaiterait. Certains terroirs sont plus en avance que d'autres. Par exemple dans le secteur du réolais, de plus en plus de vignerons se convertissent au bio. En revanche, il y a encore du travail de sensibilisation à faire dans le nord de la Gironde. Dans le Médoc, les chateaux sont beaucoup plus grands donc c'est plus long et coûteux pour amorcer un changement de pratiques".

Le syndicat des vignerons bio a pour objectif d'accompagner la profession pour aller vers des pratiques plus vertueuses, c'est-à-dire plus naturelles.

Pour changer les mentalités, il faut une attitude positive et ne pas stigmatiser les viticulteurs, insiste Laurent Cassy.


 

 

Quelles sont ces "pratiques vertueuses" dont vous parlez ?

 

Abandonner les pesticides pour désherber, par exemple, faire des traitements les plus doux possibles pour l'environnement et aussi pour notre santé.

Laurent Cassy traite essentiellement ses vignes avec du soufre, du cuivre et de l'argile, pour les protéger des maladies quand il pleut.
Il explique que la qualité du sol est primordiale.

Un sol imprégné de pesticides a du mal à absorber l'eau de pluie. Du coup, l'eau ruisselle et part dans les ruisseaux des environs.


"Au contraire, un sol enrichi en éléments organiques, d'origine animale comme le fumier ou végétal avec du compost, va absorber 3 à 4 fois plus la pluie. Et si vous le paillez, il gardera de la fraîcheur en été et subira moins la sécheresse".
 

Quand on fait le choix du bio, on évolue vers d'autres possibilités meilleures et plus respectueuses. A chacun de faire son évolution.


Quelle est la place des vins bio et biodynamiques sur le salon Vinexpo ?


Les Vignerons bio de Nouvelle-Aquitaine animent un stand sur le salon avec des dégustations pour la deuxième fois. 

Avec la prise de conscience qui se fait aujourd'hui, les viticulteurs bio sont écoutés, et la profession constate que ça fonctionne. On peut avoir un joli produit de qualité, fruité et de terroir, et même de bons vins. Regardez, de grands châteaux décident de se mettre au bio, assure Laurent Cassy.

Pour la première année, Vinexpo organise une conférence sur l'impact du changement climatique sur les vins et spiritueux.

Laurent Cassy espère que ce sera l'occasion aussi d'aborder les pratiques " plus vertueuses" en matière de traitement du vignoble, "car tout est lié".

Et puis, il y a une demande en augmentation des consommateurs français et étrangers. Pour ma part, je vends 25 % de mes bouteilles aux marchés américain et japonais.


 


Le bio dans l'agriculture en chiffres


L'objectif du ministère de l'environnement, c'est de passer à 25 % de production biologique dans l'agriculture française d'ici à 2025.

Concernant la viticulture, le chiffre est aujourd'hui de 10 % en France et de 8% en Gironde.

La Gironde reste un département gros utilisateur de pesticides, le deuxième en France après l'Aude, avec 3154 tonnes de produits actifs vendus en 2017, selon les chiffres publiés en en novembre 2018 par l'ONG Générations Futures.



 
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