Comme dans son livre baptisée " J'assume", Virginie Calmels "assume" sa différence et sa liberté de ton tout en traversant les turbulences du parti Les Républicains depuis qu'elle s'est désolidarisée de quelques méthodes. Demain, réunion du parti dans une ambiance électrique.
La réunion de direction mardi 12 juin au siège du parti risque d'être animée. "Elle était la seule à croire au tandem".Les relations se tendent entre le patron des Républicains Laurent Wauquiez et sa numéro deux Virginie Calmels, première adjointe d'Alain Juppé à la mairie de Bordeaux.
Les critiques fusent au sommet de LR. La semaine dernière, la N.2 du parti a publiquement critiqué le fameux tract intitulé "Pour que la France reste la France" au contenu jugé "anxiogène", et pointé un "dysfonctionnement" dans la prise de décision du parti, alimentant les reproches sur ce thème contre Laurent Wauquiez.
Le patron de LR lui-même s'en est pris samedi sur TF1 à "ceux qui critiquent ou qui divisent". Avant de passer une deuxième couche dans Le Figaro sur les "responsabilités particulières" d'un dirigeant de parti. "J'attends de Virginie qu'elle le comprenne", a-t-il cinglé.
Brice Hortefeux a encore moins mâché ses mots, évoquant la "soif d'ambition" de Virginie Calmels qui doit cependant avoir "toutes les compétences" pour "comprendre" les règles du jeu.
Selon plusieurs sources internes, un nombre non négligeable de fédérations n'a pas distribué le fameux tract ce week-end, ce qu'a démenti lundi un porte-parole.
Virginie Calmels, elle, "assume" sa différence et sa liberté de ton.
Ce qui, dans le Landerneau politique, donne: "une femme brillante, exceptionnelle, un grand sens des affaires" mais "aucun sens politique". "Est-ce qu'elle est faite pour ça ?", s'interroge un membre de la garde rapprochée de M. Wauquiez.
L'engagement politique est en effet une seconde vie pour cette diplômée de Sup de Co Toulouse, qui fut successivement directrice financière de Numéricable, directrice générale déléguée de Canal+, patronne d'Endemol France puis directrice général d'Endemol monde avant de devenir la première adjointe d'Alain Juppé à Bordeaux en 2014.
Elle ne mâche pas ses mots
"J'assume", c'est même le titre de son livre dans lequel celle qui a mené la campagne électorale des Régionales raconte en détail les coulisses de l'élection présidentielle.► "Les principaux artisans de la défaite d'Alain Juppé sont aujourd'hui à Matignon". Elle parle alord d'Edouard Philippe et son conseiller Gilles Boyer ?
► "Le personnage le plus détesté de la droite française". Laurent Wauquiez, avec qui elle s'est alliée pour former "un tandem" pour reprendre le parti ?
Elle est "très appréciée chez les jeunes élus", selon un dirigeant du parti. "Elle est vraie dans son engagement. Elle a vraiment envie de faire le job", relève un parlementaire LR.
En critiquant la gestion municipale de M. Juppé lors d'un cours enregistré à son insu à l'EM Lyon, Laurent Wauquiez n'a pas facilité la tâche de celle qui présidait la semaine dernière le Conseil municipal en l'absence du maire. "La réalité, c'est que ce n'est pas une pièce majeure pour Laurent pour les années à venir", analyse un soutien de M. Wauquiez.