La numéro 2 des Républicains Virginie Calmels a été limogée de son poste ce dimanche, après avoir critiqué le numéro 1 Laurent Wauquiez. Un départ qui fait réagir dans les rangs de la droite.
Alain Juppé, maire de Bordeaux a été le premier à apporter publiquement son soutien à son adjointe, dès dimanche soir, dans un tweet, évoquant ses "convictions".
Virginie Calmels a des convictions. Et du courage. Elle vient de le montrer.
— Alain Juppé (@alainjuppe) 17 juin 2018
Un message publié quelques heures à peine après que le parti Les Républicains a annoncé le limogeage de Virginie Calmels. Cette dernière était l'auteur de vives critiques à l'encontre de Laurent Wauquiez et son équipe.
"J'ai pris mes distances avec les LR, je ne me sens pas concerné par ces turbulences internes a confié Alain Juppé ce lundi. Quand Virginie Calme a pris ses responsabilités au sein de LR, elle m'avait dit qu'elle souhaitait exprimer sa ligne politique."
"Il semble qu'elle ne soit pas parvenue à jouer ce rôle au sein du parti, c'est à elle de voir maintenant dans quel cadre elle continuera son action politique" ,a-t-il poursuivi, avant d'ajouter :
C'est une femme politique pas tout à fait comme les autres. Elle n'a pas blanchi sous le harnois des partis politiques, ce qui explique peut -être l'originalité de ces réactions.
Des remous chez les LR
Mais son départ fait réagir jusque dans les rangs LR. Sous couvert d'anonymat, plusieurs membres du parti, y compris au sein de la direction qu'il a lui-même installée, critiquent une prise de décision jugée solitaire de Laurent Wauquiez et sa présence trop parcimonieuse dans les médias.Accusé par ailleurs de reprendre les thèmes du Rassemblement national (ex-FN), Laurent Wauquiez, dont la cote de popularité ne cesse de s'effriter dans les sondages, a plusieurs fois affirmé qu'il n'entendait pas dévier de sa ligne.
Départ "prévisible"
Maël de Calan, protégé d'Alain Juppé et candidat malheureux à la présidence LR face Laurent Wauquiez s'est lui aussi fendu d'un tweet.Il estime "prévisible" le départ de Virginie Calmels et qualifie de "suicidaire" la stratégie de Laurent Wauquiez.
Le départ (prévisible) de @VirginieCalmels de la direction de @lesRepublicains souligne :
— Maël de Calan (@MaeldeCalan) 17 juin 2018
1/ Que @laurentwauquiez continue à se refermer sur un socle politique de plus en plus étroit, stratégie suicidaire
2/ Que la droite de gouvernement doit se rassembler pour peser#TousàLibres
Virginie Calmels est remplacée à son poste par Jean Leonetti, maire d'Antibes auteur d'une loi sur la fin de vie. Ce que n'a pas manqué de souligner, non sans ironie, le président du groupe LREM à l'Assemblée Richard Ferrand.
Bien connu pour ses travaux et réflexions sur la fin de vie, nul doute que Jean Leonetti pourra éclairer la direction du parti de Laurent Wauquiez sur son avenir. https://t.co/stK01IQA8M
— Richard Ferrand (@RichardFerrand) 17 juin 2018
Nadine Morano est quant à elle beaucoup plus sévère. Ce lundi sur France Info elle a rappelé les positionnements changeants de Virginie Calmels. "Elle n'a pas trouvé ses marques. Quand on est démocrate, on respecte le scrutin en interne".
"Une ligne politique et une personnalité ont été choisies. Le numéro 2, il est là pour épauler le numéro 1 . Il n'est pas là pour nuire au parti" a ajouté la députée européenne LR.
Virginie Calmels "n'a pas trouvé ses marques", selon Nadine Morano. "Quand on est démocrate, on respecte le scrutin en interne. Le numéro 2 est là pour épauler le numéro 1. Il n'est pas là pour nuire au parti", estime Nadine Morano #8h30politique pic.twitter.com/QY3mokgfY8
— franceinfo (@franceinfo) 18 juin 2018
c'est beaucoup plus facile de flinguer la personne
Sur Youtube, Virginie Calmels tient un "journal de bord", dans lequel elle livre ses coups de coeur et coups de gueule. Dans sa dernière vidéo, postée le 16 juin, soit la veille de son limogeage, elle dénonce la "vieille politique".
"Dès qu'on peut sortir un peu du cadre, qu'on dit ce qu'on pense, (...) au lieu de parler du fond, c'est beaucoup plus facile de flinguer la personne", déplorait-elle, fustigeant "attaques personelles" et "attaques sexistes".