L’inflation énergétique se fait aussi ressentir sur le marché automobile, sans limiter les ventes. À la recherche des économies, les clients se tournent désormais vers les véhicules les plus économes.
Fait-on toujours des économies en roulant en voiture électrique ? Dans les concessions Citroën et Peugeot de la métropole bordelaise, la question est devenue quotidienne.
“On a noté un changement de comportement des consommateurs sur le marché automobile suite à l'augmentation de l'électricité. Ils recherchent désormais des voitures plus économes en énergie”, précisent le groupement de concessionnaires.
Deux fois moins cher
Mais ici, on veut rassurer ces nouveaux clients, motivés par des raisons économiques : rouler en électrique reste toujours plus avantageux que leurs alter-ego thermiques.
Avant la crise, nous étions à 2,80 € pour 100 km. Nous sommes désormais passés à 3 €.
Vincent Bourgouin, président de Nouvelle-Aquitaine Mobilité Électrique (NAME)
Des coûts qui défient ceux des véhicules thermiques, estimés aujourd’hui à 8,40 € pour 100 km. Dans la région, les chiffres restent donc aux beau fixe. 20 % des véhicules vendus en janvier 2023 étaient électriques. Une embellie qui se poursuit après une hausse de 40% des ventes en 2022.
Fin des entrées de gamme
Mais le marché doit faire face à une autre menace, elle aussi liée à la guerre en Ukraine : la pénurie de certains composants qui fait craindre des retards de production. “Les semi-conducteurs sont difficiles à se procurer”, précise Vincent Bourgouin.
Une tension supplémentaire pour ce marché où la demande excède encore les capacités de production, malgré des prix à l’achat encore élevés.
“Face à la demande, beaucoup de fabricants arrêtent leur entrée de gamme électrique pour mettre l’accent sur des véhicules de milieu de gamme, qui leur permettent des marges plus importantes”, explique Vincent Bourgouin.
Entre 5% et 15% d'augmentation
Mais avec la fin du bouclier tarifaire en février, la hausse pourrait être plus importante. “Là, on est sur des augmentations d’environ 15 % que ce soit pour les recharges à domicile ou sur les super-chargeurs placés sur les autoroutes”, explique le président de NAME. Une augmentation que les 7 964 bornes de recharges citadines ont pour l’instant souhaité limiter, “à environ 5 %”.
Réduire ses dépenses, mais aussi réduire son empreinte carbone. Dans les concessions Peugeot et Citroën de Bordeaux Métropole, l’argument est souvent abordé. “On parle beaucoup des émissions des véhicules et nos clients veulent pouvoir se déplacer plus proprement”, précisent les concessions.
Une volonté poussée par les municipalités. À Bordeaux, la zone à faible émission sera mise en place d’ici janvier 2025. Elle devrait interdire l’accès au centre-ville aux véhicules les plus polluants.