"Vos papiers s'il vous plaît", gilet de sauvetage, permis, zone de navigation, les contrôles en mer se poursuivent tout l'été

Chaque été, sur l’estuaire de la Gironde, des dizaines de bateaux naviguent au cœur du parc naturel marin. Une pratique encadrée par de nombreuses règles, pas toujours bien connues des navigateurs.

Le soleil est à son zénith. Loin des plages saturées du bassin d’Arcachon, l’estuaire accueille chaque année des pêcheurs, mais aussi des touristes adeptes des balades ou de la bouée tractée. Au milieu des bateaux, celui de la préfecture zigzague, d’embarcation en embarcation. À son bord, les unités de contrôles sont en mission prévention : les règles de navigation ne sont pas toujours connues par ceux qui naviguent sur l’estuaire.

Nouvelles législations

“Il y a des gens qui sont morts dans leur gilet, vous savez ?”, interroge Benoît Maurizot, chef d’unité rattachée au parc naturel marin Estuaire de la Gironde, mer des Pertuis.  Son interlocuteur est un pêcheur amateur. S’il porte bien un gilet de sauvetage, ce dernier n’est pas attaché par une sangle, entre les jambes. “Ce n’est pas obligatoire, mais c’est un conseil. Quand on tombe dans l’eau, le gilet a tendance à remonter et on peut s’étouffer si on lutte trop longtemps”, avertit Benoît Maurizot.

Un rappel nécessaire : sur la mer, la législation évolue régulièrement. “Depuis 2004, le capitaine est responsable de sa navigation et non plus l’Etat. Il faut donc qu’il s’assure d’avoir son matériel, de connaître ses zones de navigation, d'avoir les papiers nécessaires et de connaitre les numéros d’urgence”, indique le chef d’unité. 

Il est désormais obligatoire d'avoir un second coupe-circuit à bord de chaque engin motorisé, pour qu’en cas de chute, le conducteur puisse récupérer la personne tombée.

Benoît Maurizot

chef d'unité au parc naturel marin

Lors d’un constat d’absence de matériel obligatoire, le capitaine peut écoper d’une contravention de 5ᵉ classe. Une peine bien plus lourde pour les excès de vitesse. “On peut retirer administrativement le permis pendant une à quatre semaines, et même un an, si la vitesse est vraiment excessive”, explique Benoît Maurizot. Ce jour-là, cinq avertissements ont été délivrés ainsi que quatre infractions, dont une pour vitesse dangereuse.

Plus récemment, les accidents de passagers de jet-skis ont poussé la législation à préciser les équipements. “On impose un shorty en plus du maillot notamment”, détaille le chef d’unité du parc naturel marin.

Préserver le parc

De retour d’une session de bouée tractée, une famille écoute attentivement les conseils de ces vigies des mers.  Elle a pris l’option de passer par des professionnels “pour plus de sécurité”. Un choix dont elle se félicite. “Sur la mer, on n'est pas tous seuls, il faut donc faire très attention à la sécurité. On ne va pas n’importe où ni faire n’importe quoi. Eux ont des centaines d’heures de navigation et connaissent la zone et les règles parfaitement”, assure le père de famille. Au-delà de la sécurité, ces agents veillent aussi à la préservation du parc naturel marin, une zone protégée.

Il y a une grande précaution à préserver les ressources naturelles, notamment via les tailles et les volumes de pêches, pour que ces ressources soient correctement gérées.

Georges Tardy,

Chef de l’unité littoral des affaires maritimes, préfecture maritime de l’Atlantique.

Plus généralement, il s’agit aussi de préserver le lieu de vie de certaines espèces. “Sur l’ile Nouvelle de Cordouan, on a beaucoup d’oiseaux qui nichent, les gravelots à collier interrompu, des sternes caugek, qui ont des rôles majeurs et sont protégés au regard de la législation”, détaille un des membres des équipes du parc naturel marin.

Le cas s’illustre rapidement. Un bateau s’approche. À son bord, un pêcheur amateur s’apprête à rentrer. Dans sa glacière, un bar, dont la queue est coupée. C’est un des gestes obligatoires pour cette pêche amateur, afin d'en empêcher la revente. “Il y a des tailles réglementaires pour chaque espèce”, indique Benoît Maurizot. D’autres poissons, comme le maigre, font actuellement partie d’un travail de recherches. Certains possèdent donc des balises. Les pêcheurs qui les sortiraient de l’eau doivent immédiatement contacter le parc naturel marin, avant de rentrer au port.

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