Dans une circulaire adressée aux préfets en vue des élections municipales, le ministre de l'Interieur leur demande de ne plus attribuer de "nuance" politique aux candidats des communes de moins de 9 000 habitants. Une "nuance" qui permet ensuite de rendre compte des résultats au niveau national.
Le ministre de l'Interieur Christophe Castaner vient d'adresser aux préfets une circulaire leur demandant de ne plus attribuer de nuance politique aux candidats des communes de moins de 9 000 habitants. En 2014, ce seuil était de 1 000 habitants, et 3 500 en 2008.
Concrètement, ces "nuances" permettent de présenter les résultats des élections locales à l'échelle nationale.
Mais en excluant les résultats de tous les territoires ruraux, soit 96% des communes de France, les nuances nationales seront-elles vraiment le reflet de l'expression politique des Français ?
Ou bien permettront-t-elles d'embellir le score de LREM, comme l'analysent nos confrères de l'Oeil du 20h dans la vidéo ci dessous ?
Municipales 2020 : comment une circulaire de Christophe Castaner pourrait embellir le score national de LREM
En Gironde, si le seuil de 9 000 habitants est maintenu malgré les nombreuses réactions politiques, cela reviendra à ignorer les résultats de 510 des 538 communes, soit 95% d'entre-elles. Seuls les résultats des 28 plus grandes communes du département seront utilisés pour établir le rapport de force national.
"C'est une carabistouille"
"Je dirais, comme notre président aime à le dire, que c'est une carabistouille", juge Daniel Barbe, maire PS de Blasimon. "C'est une manoeuvre politique. À un moment donné, on ne comptera plus que les élus des grandes villes" dénonce-t-il.
"Le monde rural n'a plus la parole. A force de ne pas écouter, de ne pas entendre, d'exclure, de marginaliser, on prépare le vote protestataire" ajoute Yves d'Amecourt (Les Républicains), maire de Sauveterre-de-Guyenne.
Regardez le reportage d'Elise Galand et Didier Bonnet :
Deux recours contre la circulaire établissant ce nouveau seuil de nuançage ont été déposés par des élus des Républicains et du Rassemblement national auprès du Conseil d'Etat.