Malgré la fermeture des établissements scolaires, le gouvernement a annoncé des moyens pour assurer la continuité pédagogique. Nous avons joint Alain Reiller par téléphone. Le co-secrétaire départemental de la FSU, la Fédération Syndicale Unitaire porte un jugement sévère : "c'est une mascarade".
Ce vendredi, les établissements scolaires sont en train de s'organiser pour que soit assurée la continuité pédagogique dans la scolarité de tous les enfants. L'Éducation nationale met à disposition les ressources du Cned (Centre national d'enseignement à distance) : des exercices en ligne qui portent sur les programmes et une "classe virtuelle", où le professeur peut faire cours à ses élèves par visioconférence. Les connexions sont possibles par ordinateur, tablette ou téléphone. Environ trois ou quatre heures d'activités sont proposées chaque jour aux élèves dans des matières différentes.
Mais Alain Reiller co-secrétaire départemental de la FSU ne croit pas à l'enseignement à distance.
Je suis professeur. Quand je quitte ma salle de cours, le travail s'arrête et pourtant j'ai des élèves de BTS mais je n'ai pas confiance en mes élèves pour travailler seuls, quels que soient les moyens mis en place. Sauf peut-être avec les meilleurs, ceux qui ont conscience de leur avenir. Ceux qui sont à la marge, on ne pourra rien pour eux. Ces mesures vont creuser un peu plus les inégalités sociales.
La pédagogie se fait en face à face. L'enseignement à distance, ça ne marche pas. C'est une mascarade. Notre métier doit s'exercer en présentiel avec les élèves.
Concrètement, selon les établissements, il peut être demandé au professeur d'assurer depuis chez lui les cours ?
Oui mais c'est très lourd à gérer. Tout se fait par écrit. On peut faire des vidéos mais c'est très lourd. Et l'administration ne vérifiera pas si on a vraiment les moyens de mettre en place cet enseignement à distance.
Faut-il s'inquiéter pour les élèves qui ont des examens ?
C'est sûr que trois semaines, c'est long et c'est dans une période clé mais il ne faut pas s'inquiéter outre mesure. Pour les élèves de Première à qui s'applique le nouveau Bac, les professeurs corrigeront les copies avec bienveillance. Pour ceux de terminale, également. Quant au dossier scolaire pour Parcoursup, les professeurs connaissent leurs élèves et rédigeront les appréciations en conséquence.
Les élèves doivent aussi accepter qu'ils devront faire un effort quand ils reprendront les cours.