Hausse du coût de l'énergie : les solutions des villes face à la hausse de leur facture d'électricité

En Gironde, Créon, petite commune de 5000 habitants, rive droite et Bordeaux, capitale régionale de 250 000 administrés. Petite ou grande, les municipalités doivent trouver, en urgence, des mesures d'économie face à l'explosion de leur facture énergétique.

Des collégiens pieds nus et en tee-shirt. Ils viennent de finir leur cours de sport et ne semblent pas gênés par le froid. Dans le dojo de Créon, il ne fait que 14 degrés. Et dans les douches, l'eau chaude sera peut-être bientôt coupée. Ces décisions,  le maire, Pierre Gachet les a prises, en concertation, avec les usagers.    

 "Ce sont les préconisations  de la Fédération  Française de Judo. Entre 14 et 18 degrés. On a mis 14 et on écoute pour savoir si c'est suffisant. Ce n'est pas une décision unilatérale de la mairie."

Au cinéma, à la bibliothéque, dans l'école, et bien sûr à l'hôtel de ville, malgré des équipements vétustes, la température a été descendue à 19 degrés. L'éclairage des rues la nuit a été réduit d'une heure et demie dans le centre du bourg et de deux heures et demies ailleurs. Mais le maire le sait, ce ne sera pas suffisant.

Créon est une petite commune de  5000 habitants à 25 km au Nord de Bordeaux. Elle n'a pas droit au bouclier tarifaire et se fournit auprès du Syndicat Départemental Énergies et Environnement de la Gironde.  L'an prochain, sa facture d'électricité pourrait être multipliée par quatre. Pierre Gachet n'a pas de recette miracle. 

On se gratte la tête. On cherche des solutions. Je ne sais pas faire un budget à l'équilibre avec une électricité quatre fois plus chère. On attend les nouveaux tarifs. C'est très, très inquiétant. Ca empêche un peu de dormir.   

Pierre Gachet - maire de Créon en Gironde

Source : France 3 Aquitaine

Le maire a également repoussé d'un an son projet de transformer sa bibliothèque vieillissante en médiathèque. Pour l'instant, il refuse catégoriquement de baisser la qualité du service rendu à ses administrés, explique-t-il. Les salaires de ses employés représentent la moitié de son budget mais il n'est pas question de réduire ses effectifs. Pierre Gachet présentera son budget en mars.  

Pas de solution magique

Bordeaux est confrontée à la même difficulté. Elle doit éclairer et chauffer près de 500 bâtiments dont plusieurs piscines très énergivores et 115 écoles publiques. Dans la capitale régionale, la facture énergétique pourrait  être multipliée par deux et demi. Soit 12 millions d'euros de surcoût  en 2023 qui s'ajoute à l'inflation et à la revalorisation des salaires des fonctionnaires.

Claudine Bichet est adjointe au maire chargée des finances, du défi climatique et de l'égalité entre les femmes et les hommes. Elle non plus n'a pas de solution magique  :  

"Soyons clairs, on ne pourra pas faire 12 millions d'euros d'économie comme ça ! Et on ne veut pas le faire.  Nos orientations ont été très clairement exprimées. On souhaite maintenir le service public. Et  on souhaite maintenir nos investissement parce qu'ils sont l'avenir, qu'ils préparent Bordeaux aux crises de demain." 
  

Depuis octobre, 12 monuments emblématiques restent mis en lumière sur les 123 jusqu'alors éclairés. A partir du 1er janvier, 57% du réseau urbain, essentiellement dans les quartiers résidentiels ne sera pas éclairé. Pour Laurent Guillemin, adjoint au maire chargé du cycle et de l'économie de la ressource en eau et des relations avec les cultes, c'est tout sauf une mesure symbolique :  

C'est une vraie source d'économie. Sur la facture dédiée à l'éclairage, on est sur une économie d'à peu près 20% sur ce poste, soit un peu moins de 9000 euros par an.  

Laurent Guillemin, adjoint au maire chargé du cycle et de l'économie de la ressource en eau

Source : France 3 Aquitaine

L'éclairage public, est le premier poste de dépense énergétique. La municipalité veut accélérer le passage en LED. A Bordeaux, les diodes électroluminescentes ne représentent que 20% alors qu'ils sont plus souples d'utilisation et moins consommatrices d'énergie. Face à l'envolée des prix, Bordeaux accélère son plan de sobriété, sans gâcher les fêtes de fin d'année. 

Comment faire face ?  Le reportage d'Hélène Chauwin et Marc Lasbarrères :

durée de la vidéo : 00h02mn35s
Créon, petite commune de 5000 habitants, rive droite. Bordeaux, capitale régionale de 250 000 administrés. Petite ou grande, les municipalités doivent trouver, en urgence, des mesures d'économie face à l'explosion de leur facture énergétique. ©H. Chauwin - M. Lasbarrères
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