Un projet de modulation du temps de travail sur trois ans, dispositif rendu possible par la loi travail, est sur la table chez Dassault Aviation
qui a agité la menace de licenciements, selon des syndicats interrogés vendredi.
Lancé par l'avionneur pour faire face à une baisse de charge, ce projet de tri-annualisation du temps de travail, sur 2017-2019, prévoit des périodes basses (32 h hebdomadaires) et hautes (40 à 42 h par semaine). Négocié depuis fin octobre, il est soumis à la signature des organisations syndicales depuis mi-décembre, ont indiqué la CFDT, deuxième force syndicale, et la CGT (3ème).
Les salariés seraient payés pendant toute la durée de l'accord sur la base de 37h, selon la CGT, avec une prime de 30 euros à 50 euros brut mensuel selon les établissements et les niveaux de salaire, en période haute, au titre du dépassement du quota d'heures annuel. L'accord concernerait seulement les salariés non cadres en production, soit environ 2.000 des quelque 8.200 salariés de Dassault Aviation, a précisé Yann Prigent (CFDT).
La négociation d'un tel accord a été lancée par Dassault Aviation pour répondre à une importante baisse de charge sur 2017, notamment en raison d'une chute des commandes de ses Falcon. Mais pour la CGT, qui est contre, il s'agit d'une "mascarade" alors que "les résultats
sont bons". Dans l'industrie aéronautique, il y a "traditionnellement des périodes hautes et des périodes basses", souligne son représentant Eric Lision.