Ces faux tracts municipaux ont été distribués dans le quartier qui abrite le lieu de culte musulman de Libourne. Il demande aux habitants de ne pas cuisiner de porc, de ne pas manger ou boire dans la rue en cette période de jeûne du ramadan. Le maire a porté plainte.
Le maire socialiste de la ville, Philippe Buisson, dont le nom se retrouve en bas du tract a porté plainte le jour même de la diffusion pour "contrefaçon, usurpation d'identité et incitation à la haine raciale"."Il y a des gens qui ont été surpris, d'autant que le document reprenait le logo de la ville, mon nom et ma signature. Cela a créé un climat de tension dans un quartier où le lieu de culte musulman est bien intégré".
La mairie a été alertée mercredi par des appels d'habitants mécontents et surpris. Ils ne pouvaient pas forcément déceler une supercherie dans cette lettre très bien rédigée. Pour calmer les esprits Philippe Buisson a immédiatement fait distribuer un démenti et s'est rendu à la rencontre de ses concitoyens.
"C'est la méthode d'un groupuscule qui tente d'exister dans un contexte de ramadan et de préparation des élections" tente t-il d'expliquer. "On est dans un moment de libération de la parole xénophobe et raciste".
Ces tracts ont été distribués dans la nuit de mardi à mercredi à 200 foyers du quartier de l'hôpital où se trouve le lieu de culte musulman.
Intitulés "information municipale" ils donnaient des consignes aux habitants avant la grande prière du vendredi pour faciliter "l'intégration républicaine des musulmans" et leur "faire toute la place qu'ils demandent". Il demandaient aux habitants de ne pas se garer aux abords de la mosquée, de ne pas sortir leur chien, de ne pas cuisiner du porc, de ne pas manger ou boire dans la rue en cette période de jeûne du ramadan et invitait les femmes à porter une tenue décente.
Selon le maire Philippe Buisson des tracts similaires auraient été distribués à Talence, près de Bordeaux, en 2011.