"On veut du boulot pas du baratin": une centaine de salariés du constructeur automobile
Ford ont manifesté samedi au Mondial de l'automobile, pour faire entendre leurs craintes de licenciement.
"Il n'y a pas de plan de licenciement encore, on sait juste qu'il y a des emplois en trop. Il vaut mieux manifester maintenant avant d'avoir un plan social", a déclaré Philippe Poutou, délégué CGT de l'usine de Blanquefort (Gironde) et ancien candidat à la présidence de la République.
"Toutes ces richesses-là, c'est nous qui les avons produites", a-t-il ajouté, montrant des voitures emblématiques de Ford.
Arrivés avec deux cars en début d'après-midi, habillés de tee-shirts blancs CGT
Blanquefort sur lesquels était inscrit : "Luttons tous ensemble pour sauver nos
emplois", ils scandaient : "On veut du boulot pas du baratin" ou "Interdiction
des licenciements, on ira jusqu'au bout!".
Une petite altercation a eu lieu avec les CRS qui ne voulaient pas les laisser entrer par la porte principale, et des gaz lacrymogènes ont été lancés.
Finalement, les manifestants ont pu entrer. "On est venu là pour dire qu'on existe et qu'on ne pourra pas faire sans nous. Ford, c'est six milliards de bénéfices sur la planète. Ils ne tiennent jamais leurs engagements, les conditions sont de plus en plus difficiles et ils veulent négocier un accord de flexibilité", selon M. Poutou.
"C'est la désillusion à chaque fois, Ford ne tient jamais ses engagements", a également lancé Vincent Alauze, délégué CGT du site girondin qui explique qu'ils sont "1.004 salaries à travailler sur le site" et que la direction veut "transférer 200 salariés sur l'usine voisine".
Les manifestants ont fait le tour des travées de l'immense pavillon du Parc des expositions en scandant leur revendications. Au stand de Ford, où l'on s'attendait à l'assaut des ouvriers, la vingtaine de voitures exposées avaient été protégée par de grandes bâches bleues.
Et, sous les regards ébahis du public venu en grand nombre admirer les nouveaux modèles, les ouvriers CGT ont soulevé les bâches et recouvert les véhicules de confettis et d'autocollants avec l'inscription "Stop aux suppressions d'emplois". "Ils ont reçu 45 millions d'aides publiques. Il faut que les citoyens soient au courant de cela. Pourquoi les pouvoirs publics ne disent rien", s'est indigné l'ancien candidat à la présidence de la République.
Le syndicat majoritaire de First Aquitaine Industrie (FAI) de Blanquefort a estimé en juillet que l'objectif des 1.000 emplois annoncés sur le site par Ford était "en abandon quasi officiel", à l'issue d'un comité d'entreprise exceptionnel. Le constructeur a signé un conditionnement au versement d'aides publiques : le maintien pendant cinq ans de 1.000 emplois sur un site qui en comptait 1.600
il y a cinq ans, selon ce syndicat.