Les représentants des salariés de Sogerma, filiale à 100% d'Airbus Group, ont été convoqués mercredi en comité central d'entreprise, alors que son rapprochement avec Aerolia, autre filiale du groupe, doit être annoncé en milieu de journée..
"La fusion devrait être officialisée cet après-midi" (mercredi après-midi), ont indiqué ces sources. Le quotidien Sud-Ouest fait lui aussi état d'un rapprochement entre les deux entreprises. "La fusion semblait tenir la corde", écrit le journal mercredi.
Si l'ordre du jour du CCE de Sogerma, prévu à 13h est elliptique ("remise de documents"), son objet ne semblait guère faire de doute pour un délégué syndical du sous-traitant du groupe de défense et d'aéronautique européen interrogé.
"Une nouvelle organisation a été mise en place en juillet pour, nous le pensions, préparer une fusion avec Aerolia. On n'est donc pas étonné", a déclaré Philippe Lozano, délégué central CGT chez Sogerma, fort mécontent cependant de "l'apprendre par la presse".
Selon lui, un conseil d'administration est prévu à 14h et les représentants du personnel d'Aerolia devaient également être réunis aujourd'hui.
Pas de commentaire des concernées
Aerolia et Sogerma se refusaient à tout commentaire à la mi-journée."C'est un vieux projet dont on entend parler depuis longtemps mais on ne sait pour l'heure rien", a dit de son côté Alain Auber (CFDT), rappelant que trois anciens hauts dirigeants de Sogerma étaient passés chez Aerolia, dont Cédric Gautier, ex-patron d'EADS-Sogerma de 2007 à 2011 et actuel PDG d'Aerolia.
Son collègue de la CGT, M. Lozano prévient que son organisation sera "très vigilante sur les conséquences industrielles et sociales d'une fusion", en mettant en avant "le risque de doublons" et sa crainte d'une "sortie de la future entité commune du groupe Airbus".
"Pour le site de Mérignac, on se pose des questions", a-t-il ajouté en évoquant la rumeur d'une "joint-venture" entre ce site et le constructeur
aéronautique ATR.
Complémentaires
La fusion entre Aerolia et Sogerma permettrait de créer un groupe "avec une taille suffisamment critique pour répondre à la demande mondiale", ont expliqué des sources industrielles.Sogerma s'est spécialisé dans la fabrication des sièges d'avions des classes affaires tandis qu'Aerolia fournit des cabines intérieures et des cockpits.
"Les deux sous-traitants sont complémentaires. Ils font le même métier mais n'ont pas les mêmes produits. Il y a donc peu de risques d'activités redondantes", ont estimé ces sources.
Cette fusion permettrait aussi à Airbus Group de sécuriser sa propre chaîne d'approvisionnement.
5400 salariés concernés
Aerolia, filiale d'Airbus group emploie plus de 3.400 salariés dans le monde, dont 1.400 à Méaulte (Somme), 840 à Saint-Nazaire et 400 à Toulouse.De son côté, Sogerma fait travailler environ 2.000 employés dans le monde et possède dans le Sud-Ouest de la France deux sites (Rochefort,
Mérignac) et un bureau d'études à Toulouse.
