Lancée "à très petite échelle" hier dimanche 27 décembre en France, la première vague de vaccination contre la Covid 19 devrait se poursuivre en janvier, dans les établissements médico-sociaux. La question du consentement pourrait ralentir le calendrier.
Une dizaine de résidents d'ehpads a reçu les premières doses du vaccin Pfizer-BioNTech en France. Un lancement partout en Europe mais "à très petite échelle" sur notre territoire avait prévenu Olivier Véran. C'est en janvier que sera réellement lancé la première vague. Suivant les recommandations de la Haute autorité de Santé, le gouvernement a choisi prioritairement de vacciner les personnes âgées résidant en établissements d'hébergement pour personnes dépendantes ou dans des unités de soin de longue durée. En Aquitaine, 100000 personnes ont été identifiées.
A l'ehpad "Les jardins de l'ombrière" situé à Eysines, en Gironde, le personnel médical commence à aborder la question avec les premiers concernés explique Hugues Troly, médecin coordinateur :
Normalement, ce sera le médecin traitant qui sera au cœur de la vaccination. Chaque médecin traitant doit l’évoquer avec ses patients. Il y a aussi la question de l’accord des familles pour les résidents qui ne sont pas capables de dire s’ils veulent ou non le vaccin.
Pour Emilia Grenier, résidente de 98 ans, le choix n’est pas évident :
Je suis en train d’étudier la question. Mais pour le moment : non. Parce que je trouve qu’il n’y a pas si longtemps qu’il a été expérimenté.
Le gouvernement n'a pas rendu le vaccin contre la covid obligatoire. Les résidents doivent donc d'abord donner leur accord. Un consentement obligatoire mais complexe. Le mardi 22 décembre sur franceinfo Romain Gizolme, directeur de l'AD-PA, l'Association des directeurs au service des personnes âgées estimait qu'il y avait "une zone d'ombre pour un certain nombre de personnes âgées". Certaines ne bénéficiant pas d'un représentant légal. "Il va falloir passer beaucoup de temps avec ces personnes pour arriver à recueillir leurs avis et s'assurer qu'il est bien éclairé." avait prévenu Romain Gizolme.
L'ehpad Le Jardin de l'Ombrière d'Eysines a prévu quinze jours d'échanges. Thomas Vivez, son directeur précise le calendrier :
La semaine du 4 [janvier], ce sera plutôt, pour 15 jours, les discussions entre nos résidents, leurs médecins traitants et les personnes de confiance pour que nous puissions commander, auprès de la pharmacie, le nombre de vaccins nécessaires à cette première campagne et qu’à partir de la deuxième quinzaine de janvier, nous puissions mettre en place cette première vague.
Dans son communiqué datant du 23 décembre, L'Agence de Santé de Nouvelle-Aquitaine indiquait qu'un panel d'établissements volontaires, publics et privés, était en cours de constitution parmi les 983 Établissements d'Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes et les Unités de Soins Longue Durée.
Cette première vague s'étalera sur plusieurs semaines, deux injections à 21 jours d'écart étant nécessaires.