Gironde : paroles de gilets jaunes avant les annonces d'Emmanuel Macron

Nous sommes allés à Langon à la rencontre de gilets jaunes toujours mobilisés. Seront-ils devant leur télévision lors de l'allocution d'Emmanuel Macron (reportée en raison de l'incendie à Notre-Dame de Paris) ? Quelles sont leurs attentes? Ont-ils d'ores et déjà décidé de poursuivre le mouvement?
 

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Ils sont peu nombreux à occuper les lieux, beaucoup sont au travail, mais peu importe, à leur yeux, le principal c'est d'assurer une présence en permanence pour montrer qu'ils ne lâchent rien. Sur les ronds-points de Langon ce matin, plusieurs personnes, essentiellement des femmes.
 

Emmanuel Macron devait s'exprimer lundi soir à 20 h, c'est reporté. Il devait annoncer une série de mesures pour faire face à la crise des gilets jaunes. Le 10 décembre dernier, le chef de l'Etat s'était déjà exprimé sur le sujet annonçant des mesures qui avaient été chiffrées entre 8 et 10 milliards d'euros. Pas de quoi endiguer la crise des gilets jaunes. Alors qu'attendent-ils de cette nouvelle prise de parole ? Vont-ils même l'écouter ?

►Ecoutez l'intégralité du témoignage de Sandrine, gilet jaune

"Je suis impatiente de voir ce qu'il va nous dire"

Visiblement oui. Même Stéphanie profitera d'une pause pour regarder si c'est durant ses heures de travail. Sandrine, le fera depuis le rond-point, "sur son ordinateur puisqu'on reste là en permanence" explique-t-elle. "On est très attentifs à ce qu'il va nous dire". Même intérêt pour une autre Stéphanie, intérimaire et mère de trois enfants, qui sera devant sa télévision quand il prendra la parole. "Je suis impatiente de voir ce qu'il va dire. Je ne vais pas attendre que ça paraisse dans les journaux, ou les "on dit", je vais écouter, moi, ce qu'il a à dire". "Cela fait un petit moment qu'on attend ça : une réponse !" "Hier il nous a dit qu'il nous avait entendu" sourit Muriel, "donc on va l'écouter et l'entendre".
 

"Le grand débat ça a plus ressemblé (...) à sa campagne européenne"

Mais Stéphanie n'est pas très optimiste, "car tout le monde n'a pas pu parler dans le cadre du grand débat". "Même des maires qui ont fait des kilomètres et qui n'ont pas pu prendre la parole". "Les sujets ont été dirigés, on n'avait pas le droit de parler de tout". Pour cette femme gilet jaune, c'est sûr, "il ne va pas parler du RIC qui est quand même une des plus grosses revendications, un petit peu plus de démocratie directe..."
 

Objectif : "RIC", "augmentation du SMIC" et "hausse du pouvoir d'achat"

Pour Sandrine, éducatrice spécialisée en arrêt maladie depuis un certain temps, la priorité c'est "qu'il va nous proposer quelque chose de cohérent par rapport à ce que nous demandons, c'est-à-dire ne serait-ce qu'au niveau du RIC, de la baisse des taxes, et de la hausse du pouvoir d'achat". Même tonalité chez Stéphanie : "augmenter le SMIC, les retraites et les minimas sociaux et qu'il nous laisse un petit peu plus le pouvoir". "Le pouvoir", le nerf de la guerre depuis des mois. Muriel, évoque également le sort des personnes handicapées. "Une baisse de la TVA sur les énergies, une baisse de la TVA sur les produits de première nécessité, et qu'il démissionne ça serait pas mal" sourit l'autre Stéphanie.

►Ecoutez l'intégralité du témoignage de Stéphanie, gilet jaune
 

"On n'est pas des illettrés"

"Pour qu'on ait confiance en eux faudrait peut-être qu'ils aient un petit peu confiance en leur peuple" poursuit Stéphanie pour qui l'expression du peuple est essentielle. "On n'est pas des illettrés, on est très impliqués dans ce qui se passe dans notre pays et on aimerait avoir un peu plus la parole. On ne va pas voter pour des gens qui après décident pour nous. On aimerait s'impliquer dans l'avenir de notre pays".
 

"On s'attend à un retournement de cerveau"

Qu'attendent-ils de cette allocution ? Sandrine n'y croit "pas du tout", "mais on est obligés d'écouter, on n'a pas le choix, c'est lui qui commande pour l'instant". Stéphanie elle non plus n'y croit plus trop, "on n'attend pas grand chose" lâche-t-elle. "On attend un grand retournement de cerveau pour convaincre ceux qui sont dans le doute".
 

"On ne lâchera pas"

Qu'est-ce qui pourrait les faire changer d'avis ? Qu'est-ce qui pourrait leur permettre de rentrer chez eux et de quitter les ronds-points en semaine, de cesser de manifester le week-end. Aujourd'hui, après 22 semaines de mobilisation, Sandrine a le sentiment que "jusque-là, il nous a pris pour des abrutis donc on ne lâchera pas. Il ne veut pas lâcher, mais nous non plus".
Stéphanie elle aussi avoue "je serai là jusqu'au bout" mais laisse la porte ouverte si une revendication était entendue. Le RIC. "Je n'ai plus confiance en notre gouvernement, donc le RIC. Qu'on donne la parole au peuple et je rentrerai chez moi".
 
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