À Cadillac, les soignants de l'UMD, unité des malades difficiles, se mobilisent ce jeudi 24 septembre. Ils dénoncent un manque de personnel qui génère de l'insécurité pour le personnel et une dégradation de la prise en charge des patients.
"On perd le sens de notre métier" regrette Franck Sinet, infirmier au sein de l'UMD, unité pour les malades difficiles, au centre hospitalier de Cadillac en Gironde. Ce service est spécialisé dans la prise en charge des patients qui présentent un danger pour eux-mêmes ou les autres.Franck Sinet y travaille depuis 1985, et déplore une dégradation considérable de ses conditions de travail, et de la prise en charge des patients.
Ainsi, pendant plusieurs mois, les ateliers sports et jardin, "celui que préfèrent les patients", n'ont pas été proposés aux patients, faute de personnel pour remplacer des départs en retraite.Nous ne sommes plus que dans une logique comptable, alors qu'en psychiatrie, on a besoin de stabilité, que les patients nous repèrent. Il faut du temps pour qu'un patient rentre en contact avec nous et qu'on puisse mettre de la confiance en place. C'est très très important, et c'est ce qui permet d'apaiser les choses
Selon les soignants, la situation s'est particulièrement dégradée depuis la restructuration des effectifs de l'hôpital en 2017. "Il n'y a plus de moyens pour remplacer les arrêts-maladie, les formations, les 80%", dénonce Joceyne Gout, représentante syndicale pour la CGT.
"Nous réclamons des effectifs à hauteur de ce qui nous manque, de ce nous avons perdu, c'est-à-dire 17 infirmiers et 4 aides-soignants au moins" précise-t-elle.
La direction de l'hôpital annonce l'organisation d'une réunion en octobre, pour redéfinir le fonctionnement de l'UMD, en matière de recrutement et d'organisation.
→ Regardez le reportage de Marie-Pierre d'Abrigeon et Jean-Michel Litvine