Alors que les cérémonies de commémoration du centenaire 1918 se multiplient sur le territoire, retour sur un épisode tragique de la guerre en Gironde. Plus de 1 000 combattants, sénégalais, russes et américains, décimés par la maladie dans un camp, reposent dans une nécropole de la Teste-de-Buch.
Novembre 1916 à la Teste-de-Buch. Le temps est déjà à l'hiver. Pluie neige et froid. Au sud de la commune, le camp du Courneau accueille des centaines de militaires pour leur hivernage. En grande majorité des tirailleurs sénégalais. Des membres des "troupes coloniales", envoyés au front défendre l'empire face aux Allemands."Il y a eu ici des Sénégalais d'avril 1916 à juillet 1917 puis des Russes d'août 1917 à janvier 1918 , et ensuite des Américains", se souvient Jean-Pierre Caule, président de l'association "Les amis du Natus". Ce passionné d'histoire œuvre depuis deux décennies à faire connaître ce pan d'histoire de la Gironde et de la France.
Surmortalité dans le camp girondin
Loin des affrontements, le camp de Courneau peut accueillir près de 20 000 hommes en formation, dans des conditions très précaires. Les baraquements peu résistants aux intempéries et mal isolés ne résistent pas longtemps aux intempéries de l'hiver 1916. La pneumonie et la grippe espagnole font des ravages."La mortalité a été deux fois plus importante que celle que l'on rencontrait dans d'autres camps français", précise Jean-Pierre Caule.
Neuf cent quarante-neuf tirailleurs sénégalais, onze soldats russes et quatre-vingt-huit Américains, décimés par la maladie, reposent encore aujourd'hui à la nécropole nationale du Natus, à la Teste-de-Buch.
"Ce sont des personnes venues combattre sur le sol français, souvent obligés. On les aime, on est obligé de les aimer", poursuit Jean-Pierre Caule
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