Gironde : un train évite de justesse un bus transportant des lycéens à Sainte-Eulalie

Mardi matin, un bus Transgironde transportant essentiellement des lycéens, s'est arrêté sur la voie de chemin de fer à un passage à niveau à Sainte-Eulalie près de Bordeaux. La catastrophe a été évitée in extremis. Le conducteur du bus est sous le coup d'une procédure disciplinaire.


"Nous avons eu très très peur ce matin pour nos enfants..."
 

"Le bus n'avait pas la place pour franchir le passage à niveau"

Sur Facebook, le maire de la commune Hubert Laporte, relate les faits. Mardi matin 1 er octobre, à Sainte-Eulalie " à 8h15, le bus (ligne 301) de Transgironde qui transportait essentiellement des lycéens est resté sur la voie de chemin de fer, au passage à niveau de l'avenue Gustave Eiffel", raconte l'élu. 

"Le conducteur s’était engagé alors qu’il n’avait pas la place d’avancer ! Les barrières se sont abaissées alors que le bus ne pouvait pas bouger". A ce moment là de la matinée, beaucoup de voitures tentent en effet de rejoindre l'avenue d'Aquitaine. Le feu est rouge et un embouteillage se forme. Le car s'engage, mais ne parvient pas à franchir totalement le passage à niveau. Visiblement, selon le maire, la partie arrière du véhicule se trouvait sur la voie ferrée.
 

Le chauffeur refuse d'ouvrir les portes

"Dans la précipitation, le chauffeur ne prend malheureusement pas la décision d’ouvrir les portes du bus pour faire descendre les enfants" regrette Hubert Laporte. Même récit du côté de Sylvie S. dont la fille Sophie (son prénom a été changé), 15 ans, était dans le bus.

Les enfants ont insisté pour que le chauffeur ouvre les portes, mais il a refusé à plusieurs reprises, s'écriant, ce n'est pas ma faute
Hubert Laporte - maire de Sainte-Eulalie


Le chauffeur du bus aurait décidé d'accélérer pour pousser la voiture devant lui. Quelques centimètres auraient ainsi été franchis. Quelques centimètres qui selon certains témoignages auraient été décisifs.

Les enfants, principalement des lycéens se rendant dans des établissement de la rive droite de Bordeaux, se sont réfugiés à l'avant du bus. Arrive alors un TER en direction de Bordeaux. Les enfants se sont réfugiés à l'avant du bus. Le train parvient à s'arrêter à l'arrière du bus, à seulement quelques centimètres de cui-ci.

Si ça avait été un train roulant dans l'autre sens, explique Sylvie S., il n'y avait aucune chance de survie.

 

"Le chauffeur du bus reprend la route comme si de rien était"

Une fois le train stoppé, le conducteur du bus aurait alors dit aux enfants " si vous voulez descendre, descendez maintenant". Terrorisés, la plupart d'entre eux seraient restés dans le véhicule, parfois en pleurs. Le chauffeur lui serait sorti, et se serait entretenu avec le conducteur de la voiture stationnée devant le bus. Puis ils seraient remontés dans son bus raconte la mère de Sophie, et aurait "repris la route comme si de rien était, sans faire de constat, sans appeler la police" et aurait "déposé les enfants à la Buttinière".

Incompréhension et colère après cet accident évité de peu comment l'a constaté notre équipe à Sainte-Eulalie ► 

Le conducteur sous le coup d'une procédure disciplinaire

Selon Nicolas Raud, directeur de Citram Aquitaine société gestionnaire des bus Transgironde, le chauffeur du bus "pensait avoir la place de franchir le passage à niveau, il a fait une erreur de jugement qu'il reconnaît". Par ailleurs, celui-ci aurait refusé d'ouvrir les porte par sécurité pour es enfants. 

"Mais dans cette situation il aurait mieux fait d'ouvrir les portes" admet Nicolas Braud. "

Il serait, en effet, préférable de les garder fermer lorsqu'un accident à lieu sur une route pour éviter un suraccident. 
Selon le directeur de Citram, le chauffeur aurait procédé à un échange de coordonnées avec le conducteur de la voiture située devant le bus avant de reprendre la routeC'est sur le trajet vers la Buttinière qu'il aurait alors averti son responsable qu'il avait y avait eu un incident avec une voiture, mais n'évoque pas le TER tout de suite. 

Une enquête interne a donc été ouverte dès hier. Le chauffeur du bus qui travaille pour Citram depuis 3 ans est sous le coup d'une procédure disciplinaire pouvant aller jusqu'à son licenciement. Il est âgé d'une quarantaine d'années.
 

Une cellule d'écoute mise en place au lycée Elie Faure

Ce bus desservait un certain nombre d'établissements scolaires de la rive droite de Bordeaux. Parmi eux, le lycée Elie Faure de Lormont. Sept passagers du bus se sont donc rendus à ce lycée mardi matin relatant au responsable de l'établissement ce qui venait de leur arriver. Une cellule d'écoute a été mise en place avec une infirmière et le CPE
 

Quels recours pour les parents ?

Une mère de famille, dont nous ne communiquerons pas le nom, s'est rendue à la gendarmerie de Carbon-Blanc, et a voulu déposer une plainte. Selon elle, les gendarmes lui auraient répondu que l'affaire ne relevait pas du pénal et qu'ils ne pouvaient donc pas recevoir sa plainte. Ils lui ont donc proposé de déposer une main courante. Plusieurs parents, au moins deux, envisageraient eux aussi de déposer plainte. 
Sylvie S., et d'autres parents d'élèves ont contacté Transgironde par la voie de mails. Ils sont pour l'instant restés sans réponse.
 
 

Mise en sécurité du passage à niveau

Le maire de Sainte-Eulalie estime que la dangerosité du passage à niveau est également en cause dans cette affaire. Il appelle SNCF Réseau à réagir et prendre les mesures nécessaires.

"Ca fait 20 ans qu'on attend que Réseau Ferré de France nous mette en sécurité ce passage à niveau", explique Hubert Laporte. "On attend , on attend, il ne se passe rien et on voit aujourd'hui qu'on frôle le drame. Donc j'espère que ça sera un électrochoc pour qu'on arrive à mettre en sécurité le passage à niveau".


SNCF Réseau nous a indiqué que ce passage à niveau, ainsi que deux autres sur la commune de Sainte-Eulalie, faisait l'objet d'un projet de suppression. Un étude serait en cours.
 




 
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