Syndicats, partis d'opposition et "gilets jaunes" appellent à faire grève et à manifester le 5 décembre contre la réforme des retraites. Une mobilisation qui s'annonce suivie dans les transports notamment. Quelle sera la mobilisation en Aquitaine ? Voici les informations dont nous disposons.
A la SNCF :
Les syndicats annoncent une forte mobilisation. La CGT, l'UNSA et Sud Rail ont déposé, jeudi 27 novembre 2019, un préavis de grève reconductible.
Selon Sèverine Rizzi, secrétaire CGT cheminots de la gare St-Jean à Bordeaux, les salariés devraient suivre le mouvement le 5 décembre et les jours suivants. Ils ont bien pris la mesure de la réforme et "les iniquités" qu'elle pourrait créer. "Ils ne veulent pas forcément défendre leur régime spécial" mais un système juste. Cette colère vient s'ajouter au contexte déjà tendu dans l'entreprise. "Le tout cumulé pourrait donner une forte mobilisation".
"Il y a une appel de la Fédéréation des Cheminots ce coup-ci en effet pour poursuivre la grève à partir du 6 décembre sur les sujets de l'entreprise. Car comme vous le savez il y a une énorme mutation à la SNCF et donc en effet les sujets de l'entreprise sont preignants et il y a une grosse colère qui gronde chez les cheminots", explique Séverine Rizzi, secrétaire générale des cheminots CGT.
La CFDT, de son côté, a aussi déposé son préavis. Le syndicat, d'ordinaire plus prompt à la discussion, est favorable au passage à une retraite par point, mais il veut néanmoins "mettre la pression" pour inciter le gouvernement à revenir "discuter autour de la table". Jean-Paul Parot, Secrétaire général de la CFDT en Nouvelle-Aquitaine prévient : "Si le gouvernement veut aller sur une réforme financière, on s’y opposera" et "On mobilisera nos troupes en Nouvelle-Aquitaine. "
Même Renaud Lagrave, Vice-Président de la Région Nouvelle Aquitaine, chargé des Infrastructures, des Transports et de la mobilité, s'attend à un jeudi compliqué pour les usagers.
Côté direction, l'entreprise s'organise pour limiter la casse et maintenir un minimum de trafic.Je comprends ce mouvement mais ce qui me prend de court, c’est qu’il n’y a pas d’ouverture de discussion. Si l’idée du gouvernement est de laisser pourrir la situation, assurément ce n'est pas une bonne pas une idée.
Renaud Lagrave
Elle a placé en préalerte ses cadres capables de rouler et a déjà annulé 300 TGV entre le 5 et le 8 décembre.
Elle informera ses client la veille à 17 heures de l'état du trafic le lendemain. Des informations divulguées sur ses supports habituels de communication, site internet et applications.
Bus et tramway dans Bordeaux Métropole :
Un préavis a également été déposé. TBM le réseau de transport de la Métropole bordelaise se prépare comme l'explique Nathalie Labbé, chargée de communication au sein du réseau Keolis/TBM
"On pense que ça peut être suivi mais sans certitude. On se tient prêt. En fonction de l’ampleur du mouvement, on met en place un réseau qui va s’adapter. On communique sur les lignes et la fréquence".
Dans les écoles collèges et lycées
Il faut également s'attendre à de fortes perturbations dans les établissements scolaires, côté enseignant, et côté personnels employés dans les cantines et garderies. Le ministère annonce ce mercredi 55 % de grévistes chez les enseignants. Plusieurs écoles sont totalement fermées. Et aussi...
En plus de la SNCF, soyez prudent pour vos déplacements car la RATP, Air France, et les contrôleurs aériens seront mobilisés, reste à découvrir l'ampleur. Un appel à la grève a également été lancé dans les 7 raffineries françaises.Les hôpitaux eux aussi sont concernés, dans le contexte de grève des urgences qui dure depuis 8 mois. La CGT, FO, SUD et le collectif Inter Urgences ont appelé à la grève :
"Avec l'annonce de madame Buzyn pour le plan hôpital, rajouté au plan retraite, on a vraiment l'impression qu'on se moque de nous en fait. Je pense que c'est un dédain de plus envers la population et notamment la population hospitalière", dit Cécile Mata de la CGT Hôpitaux.
Enfin EDF, poids lourds, raffineries, enseignants, étudiants, policiers, avocats, magistrats, éboueurs... Les appels se sont multipliés pour le 5 décembre. Toujours selon l'agence france presse, la CGT en avait recensé jeudi "plus de 1.000" au plan national, dans le secteur privé, où les préavis ne sont pourtant pas obligatoires.