Le Groupe Villemain, spécialiste de la restauration de monuments historiques, devrait se déclarer en cessation de paiements de sa filiale aquitaine, comptant 45 employés, et demander sa mise en liquidation judiciaire à Bordeaux.

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Vendredi après-midi, la direction a réuni un comité d'entreprise à Martillac, en Gironde, afin de l'informer de cette décision qui s'explique par la "perte de confiance" d'un fournisseur au niveau local en raison de problèmes de trésorerie.

Le groupe réputé pour ses tailleurs de pierre intervenant sur des chantiers aussi prestigieux que le Grand Palais à Paris ou la cathédrale de Chartres, et comptant 14 filiales en France, affronte des difficultés liées à un surcoût sur le chantier de rénovation de l'ancien hôpital Laennec à Paris, propriété de l'assureur Allianz.

Le chantier, estimé dans un premier temps à onze millions d'euros, enregistre un surcoût de 15 millions, entraînant un trou d'air de trésorerie de quelque cinq millions d'euros et un conflit avec Bouygues Bâtiment Ile-de-France, chargé du chantier.

Ce surcoût serait lié à une erreur d'estimation sur le nombre de pierres nécessaires attribuée par Villemain à un architecte travaillant pour le compte d'Allianz.

La filiale aquitaine

La filiale, dont le siège est à Martillac possède un second site, l'entreprise Quelin, dans la région, à Chancelade en Dordogne qui avait notamment rénové une partie du cloître de la Cathédrale St Front de Périgueux cet hiver.

Or, en Aquitaine, le principal fournisseur "ne veut ni produire, ni livrer, compte tenu de la note Banque de France du groupe", en dégradation, a-t-on expliqué de source proche de la direction, en expliquant que le groupe n'a de ce fait pas le choix, en dépit d'un carnet de commandes de 30 millions d'euros et d'un chiffre d'affaires qui a atteint 50 millions d'euros en 2013.

Villemain Aquitaine, filiale du groupe éponyme spécialiste dans la taille de pierre et la restauration du patrimoine bâti, va-t-elle disparaître? 

Villemain, qui emploie quelque 600 personnes en France, va donc saisir le tribunal de commerce de Bordeaux pour que cette filiale soit liquidée.
Le groupe a par ailleurs assigné Bouygues devant le TGI de Paris, estimant qu'un protocole de conciliation conclu entre les deux parties n'a pas été respecté.

Bouygues Bâtiment Ile-de-France a de son côté assuré dans un communiqué qu'au cours du chantier "des ajustements ont été rendus nécessaires" mais qu'ils ont été "réalisés au travers de divers avenants".
"Bouygues Bâtiment Ile-de-France tient à préciser qu'il a réglé à Roc (Restauration Orléanaise et Construction, la maison-mère, ndlr) Villemain l'intégralité des prestations réalisées, en particulier les sommes prévues dans un protocole de conciliation", a indiqué le groupe.

Et en attendant que la justice tranche, des chantiers en cours en Aquitaine pourraient être arrêtés.

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