Inégalité salariale. À partir du 6 novembre à 11h25, les femmes travaillent "gratuitement"

Toujours moins payées que les hommes à travail égal, les femmes sont victimes de discrimination salariale. Une différence illustrée dans la lettre d’information du collectif les Glorieuses, partie des écarts de salaires persistants entre les hommes et les femmes en France, pour établir cette date.

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Durant les 54 jours qu'il reste jusqu'à la fin de l'année, les hommes continueront d'être payés, tandis que les femmes effectueront les mêmes tâches gratuitement. Concrètement, les femmes "pourraient s'arrêter de travailler le 6 novembre à 11h25 si elles étaient payées avec un taux horaire moyen similaire aux hommes tout en gagnant ce qu'elles gagnent aujourd'hui, toujours en moyenne, à l'année", calcule la newsletter Les Glorieuses.

Un écart de 15,4% de rémunération

L’écart de rémunération entre les femmes et les hommes est de 15,4%, tandis que la moyenne européenne est de 12,7% (source Eurostat – les dernières données disponibles datant de 2021).

Une très légère progression quant aux chiffres publiés l'année dernière, qui faisaient état d'un écart de 15,8%. Cependant, en plein "Quinquennat de l'égalité homme/femme", et cette statistique fait toujours tache. 

Comme le précise Eurostat, il s’agit de l'écart de rémunération non ajusté entre les sexes, à savoir la différence entre les gains horaires bruts moyens des hommes et des femmes. Cette statistique est calculée pour les entreprises de 10 salariés ou plus, secteurs publics et privés confondus.

Des propositions pour annuler cet écart

La newsletter féministe fait trois propositions de mesures, déjà adoptées dans d'autres pays, qui permettraient de résorber voir d'annuler cet écart :

  • Appliquer le principe d’éga-conditionnalité : Conditionner l’accès aux marchés publics et  l’obtention des subventions publiques au respect de l’égalité salariale au sein de sa structure. 
  • Revaloriser les salaires des emplois où les femmes sont les plus nombreuses : Une réévaluation économique de toutes les professions à prédominance féminine est indispensable. À titre d’exemple parmi tant d’autres, les femmes représentent en France 90,4% des infirmières, 87,7% des sage-femmes et 65,7% du corps enseignant. 
  • Soutenir un congé parental payé de manière équivalente pour les deux parents : Ce congé, à l’image de celui mis en place en Suède, permettrait aux hommes et aux femmes de jouir d’un congé maternité (post naissance) et d’un congé paternité de même durée.

Pour demander la mise en œuvre de ces mesures, la Newsletter met en ligne une pétition .

Un principe d'égalité validé par la justice et l'UE

Il aura fallu attendre le 8 mars 2023 pour que la Cour de Cassation rende un arrêt qui change enfin la donne. Celle-ci valide le fait que toute salariée puisse demander à son employeur la communication de bulletins de paie de salariés masculins occupant des postes de niveau comparable au sien.

Par ailleurs, une directive européenne vient d'être adoptée dans ce sens. Celle-ci oblige les employeurs dans l'Union Européenne à la transparence pour garantir une égalité de rémunération entre hommes et femmes. Elle devra être transposée par les États membres d'ici juin 2026.

Le Conseil départemental de Gironde labellisé 

Fort d'une délégation transversale "Diversité et Égalité", le Conseil Départemental de Gironde s'est vu obtenir le label Alliance, par l’Association Française de Normalisation (Afnor), confirmé en 2023. Ce label récompense les démarches du département pour viser l'égalité et la mixité professionnelle entre les femmes et les hommes.

Le Département assume pleinement cette responsabilité dans les politiques publiques relatives à son champ de compétence et s’efforce de tendre lui-même à l’exemplarité, en assurant l’égalité de traitement dans sa gestion des ressources humaines.

AFNOR

La ségrégation professionnelle persiste

Autre élément révélé par cet écart : la ségrégation professionnelle. Elle concerne "un plafond de verre", imposée aux femmes qui arriveraient, moins que les hommes, aux postes les plus élevés.

L'association Force Femmes présente à Bordeaux fait en sorte de remettre les femmes sur le chemin de l'emploi, tandis que celles-ci ont plus de mal que les hommes à y revenir. De plus, l'association, fait un deuxième pari, celui de l'âge, en ciblant plus précisément des femmes de plus de 45 ans. 

Alexia Bento, sa responsable Nouvelle-Aquitaine, fait ce difficile constat de la ségrégation professionnelle au quotidien. Tandis qu'à l'heure actuelle, 140 femmes sont accompagnées par l'antenne régionale, les difficultés ne se résorbent pas. "Les femmes de plus de 45 ans ont plus de difficultés à retrouver un emploi que les hommes", dit-elle sans détour. 

Avant d'insister plus précisément sur la plus grande disparité sexuelle. "Le cap de l’entrepreneuriat est plus difficile à franchir passé un certain âge pour les femmes", dit-elle, chiffres à l'appui. "Le service national de statistiques Insee recense ainsi 8,5 % de femmes âgées de 45 à 60 ans parmi les créatrices d’entreprise, contre 25,9 % pour les homologues masculins du même âge."

À la question de faire évoluer cette fatalité chiffrée, Alexia Bento, répond : "Il faut mettre en place un travail conjoint entre les entreprises, les pouvoirs publics et les associations qui accompagnement pour dépasser les stéréotypes et discriminations liées à l'âge."

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