A la veille de la rencontre UBB - Clermont en Coupe d'Europe, zoom sur le pilier gauche du club bordelais Jefferson Poirot. Repéré et retenu dans sa première liste par le nouveau sélectionneur des Bleus, Guy Novès, le joueur de 23 ans a l'étoffe d'un grand.
Ses récentes performances et son explosivité ont tapé dans l'oeil de l'encadrement du XV de France: le pilier gauche de Bordeaux-Bègles Jefferson Poirot était programmé depuis tout jeune pour accéder au Graal international.
Son nom est apparu dans la première liste du nouveau sélectionneur Guy Novès en vue du Tournoi des six nations. Une surprise pour certains, une récompense logique pour d'autres, conscients que la France ne regorge pas de talents à ce poste-là.
Surpris mais honoré
Ce pilier moderne, âgé de 23 ans, avoue avoir été " un peu surpris mais assez honoré ". " Surpris car c'est la première, et même si les journalistes commençaient à m'en parler un peu, on a du mal à y croire et à se dire : + Je serai sélectionné.+ Mais ce qui est un peu bizarre, c'est que j'aurais été déçu de ne pas y être. Mais bon, il y a tellement de choses qui viennent dans la tête dans ces moments-là ", sourit-il, avant d'affronter Clermont vendredi soir en Coupe d'Europe.Avec le Racingman Eddy Ben Arous, qu'il a croisé le week-end dernier à Colombes, Poirot (1,81 m, 123 kg) est de cette nouvelle génération de piliers dynamiques, mobiles, explosifs, très bons plaqueurs et capables de porter le ballon sur la ligne d'avantage.
Premières armes en Dordogne
L'éclosion de cet ancien troisième ligne a pourtant pris un peu de temps. Né d'un père nigérian travaillant pour la santé publique anglaise à Londres et d'une mère oeuvrant dans le secteur médical à Lalinde (Dordogne), où il a grandi et fait ses premières armes ovales, il a été reconverti en premièreligne lors de ses jeunes années brivistes.
Mais les débuts ont été difficiles... Préparation tronquée en 2012 au sortir de la Coupe du monde des moins de 20 ans, la suivante ratée : " J'ai explosé mentalement et physiquement, je n'y étais pas du tout, c'était trop pour moi ", témoigne-t-il.
Pour son entraîneur actuel, ce qui lui arrive est mérité
Guidé par les conseils précieux de l'ancien Jean-Baptiste Poux depuis trois saisons, Poirot semble avoir atteint la plénitude. Il savait que la reconnaissance ne passerait que par ses performances avec l'Union. Il se régale depuis un an, en débutant les rencontres ou en entrant en jeu, pour faire souvent la différence, physique notamment." Jeff a extrêmement progressé, il a travaillé très dur depuis longtemps pour avoir la chance de figurer dans cette première liste. Il en est conscient, c'est mérité, sa marge de progression est encore assez grande", explique son manager Raphaël Ibanez, ravi pour lui.
L'ancien capitaine des Bleus voit en Poirot " un vrai compétiteur, à l'état d'esprit irréprochable ". " Sa principale progression est en mêlée fermée, dans la conquête directe, il s'y est mis vraiment ", conclut le manager girondin. " Il a acquis de l'expérience car au club, on lui a laissé l'opportunité de s'épanouir en jouant beaucoup de matches avec des joueurs expérimentés. "