Le gouvernement n'exclut pas "des coupures d'électricité" en France cet hiver. En Gironde, la centrale du Blayais est à peine à la moitié de ses capacités. Elle fournit pourtant 65 % des besoins en électricité de la région.
Depuis le 18 juin dernier, l'unité de production n°1 est arrêtée à Braud-et-Saint-Louis en Gironde. Une inspection est en cours. Selon le Grand carénage, EDF devra vérifier ses quatre réacteurs en dix ans. Lancé en 2014, ce vaste programme industriel a pour principal objectif d'améliorer la sûreté et de prolonger le fonctionnement des réacteurs de plus de quarante ans.
Or, la centrale du Blayais a mis en service sa première unité de production en 1981, les trois autres en 1983, soit bientôt quarante ans pour les dernières. Le site a donc été intégré à Grand Carénage. EDF veut y installer de "nouveaux matériels plus sûrs, plus performants et à réaliser de nombreuses opérations de maintenance pour que les quatre réacteurs de la centrale tendent vers le niveau de sûreté des réacteurs de dernière génération" indique-t-elle sur son site. De grands chantiers ont été lancés l'an dernier : "la rehausse de la digue de protection des installations, l’installation d’une source supplémentaire en eau pour chaque réacteur et la construction d’un bâtiment d’accueil de 500 salariés partenaires" détaille le dossier de presse.
Mais pour pouvoir exploiter le site dix années supplémentaires, il faut aussi procéder à des visites décennales des réacteurs. Le premier, le plus ancien, est en cours d'inspection. Le 2, 3 et 4 suivront jusqu’en 2025, à raison d’un par an. "Pendant chaque visite décennale", indique EDF, "un grand nombre de vérifications de matériels et d’opérations de maintenance vont être réalisées. Parmi ces activités, le test d’étanchéité du bâtiment réacteur sera réalisé, des inspections seront menées sur la cuve du réacteur, des systèmes de refroidissement supplémentaires vont être installés et un récupérateur de corium prendra place sous le bâtiment réacteur".
L'Agence de sûreté nucléaire scrutera le résultat de cet examen approfondi et donnera ou pas l'autorisation d'exploiter le réacteur dix années de plus.
Le réacteur n°1 est censé redémarrer le 15 décembre après six mois d'arrêt. Juste avant la période de consommation hivernale, le moment le plus critique pour EDF qui a dû stopper douze de ses réacteurs en France pour des problèmes de corrosion et doit aussi programmer des opérations de maintenance décalées en raison de la pandémie de Covid.
A Braud-et-Saint-Louis, c'est le cas du réacteur trois, arrêté "dans le cadre de sa maintenance programmée".
Deux réacteurs à l'arrêt et un troisième au ralenti. Depuis le 23 juillet 2022, les équipes de la centrale du Blayais ont procédé à la baisse de production de l'unité de production n°4. "Cette baisse de production, qui va durer plusieurs semaines, permet d'optimiser la gestion du combustible contenu dans ce réacteur". peut-on lire sur le site de la centrale
La centrale du blayais atteint aujourd'hui à peine la moitié de sa capacité de production. Si elle devrait retrouver un régime plus ambitieux cet hiver, elle est l'un des plus anciens sites nucléaires de France. Menacée de fermeture, elle joue surtout son avenir.