C'était il y a deux ans, le Sud Gironde se réveillait les pieds dans l'eau. La crue exceptionnelle de la Garonne a été mesurée à 9,80 mètres à La Réole, au sud de Bordeaux. Les 18 communes touchées ont, depuis, mis en place de nouveaux dispositifs pour anticiper les caprices du fleuve. Même si, les hommes et les femmes qui vivent là-bas doivent aussi faire preuve d'adaptation, depuis toujours.
L'eau est montée à 9,65 mètres lors des inondations de février 2021, explique cet habitant de La Réole. Cela fera une marque de plus sur ce mur du corps de ferme qui en a connu d'autres, en près de deux siècles.
Alors qu'il désigne le milieu du cadre de la porte, presque au-dessus de celle-ci, on peut voir d'autres témoignages de crues dites, elles-aussi, exceptionnelles : mars 1930, mai 1875, février 1952 ou encore décembre 1981.
Laurent Pradera est exploitant agricole. Les crues font partie de l'histoire des gens d'ici qui ont développé un certain état d'esprit. Résignés, mais avec une capacité d'adaptation à toutes épreuves. Ainsi, sa maison est toujours debout malgré les crues. "On n'a pas de doublage dans la maison, que du carreau, de la toile de verre. Un coup de peinture, de nettoyage et tout est reparti ! On est habitués aux inondations... On essaie de faire aux moindres coûts".
Anticiper la prochaine crue
Depuis quelque temps, des outils sont à la disposition des collectivités et des habitants et particulièrement, le site Vigicrues, "le service d'information sur le risque de crues des principaux cours d'eau en France".
Des services bien utiles pour la mise en alerte des personnels de secours, afin de pouvoir évaluer la nécessité d'évacuer ou non certains secteurs au moment de l'épisode d'inondations. Mais ces outils manquent parfois de précision. Comme en 2021, Laurent Pradera regrette : " ils nous prévoyaient 9, 40 mètres au plus haut, et elle est venue à 9,65 m... On aurait été mieux renseignés, on aurait pu sauver plus d'électro-ménager en les mettant plus haut..."
En savoir plus sur les crues de la Garonne (sur le site du SMEAG)
Organiser l'urgence
Les 18 communes touchées ont alors décidé ne pas se laisser surprendre et subir les effets des inondations. Elles ont mis en place de nouveaux dispositifs pour anticiper les caprices du fleuve. Comme à Barie. On a mis en place un plan communal de sauvegarde, mais aussi une réserve de sécurité civile capable de mobiliser 25 personnes en cas de besoin. La commune s'est aussi dotée de deux bateaux flambant neufs.
"Les anciens nous ont appris qu'il fallait s'adapter... Il n'y en a aucune qui se ressemble", explique Bernard Pagot, le maire de Barie.