Les profs ont retrouvé leur classe ce matin, un jour avant les élèves, lors d'une rentrée marquée par l'arrivée imprévue de Najat Vallaud-Belkacem à la tête du ministère et par l'impatience croissante de personnels face à des réformes qui tardent.
Mme Vallaud-Belkacem a donné ce matin, plus tard que d'habitude, la traditionnelle conférence de rentrée. C'est "un moment crucial" pour les ministres qui y présentent leur "feuille de route", rappelle Bernadette Groison, secrétaire générale de la puissante fédération de l'éducation FSU.
Avec Benoît Hamon, après cinq mois, "les choses commençaient à cette rentrée, on va encore prendre du retard", déplore-t-elle.
C'est "une rentrée étrange", commente Frédérique Rolet du Snes-FSU (secondaire). "On a ouvert toute une série de boîtes mais on ne sait pas bien quel contenu on va leur donner" or le ministère a besoin "d'une certaine durée pour mettre en place les réformes".
Yves Bordes, secrétaire régional de la FSU était l'invité du 12/13 en Aquitaine aujourd'hui. Il évoque cette rentrée aux cotés de Marie-Pierre d'Abrigeon :
La réforme des nouveaux rythmes scolaires dans le primaire est en revanche sur les rails, mais sa généralisation dans toutes les écoles publiques pourrait donner lieu à des difficultés de mise en oeuvre ou des résistances.
Une cinquième matinée de classe, généralement le mercredi, a été réintroduite. Aux maires qui ont menacé de boycotter la réforme, Najat Vallaud-Belkacem a réaffirmé dimanche soir que :
A Hagetmau, le maire n'avait pas caché son hostilité à cette réforme. Aujourd'hui contraint de l'appliquer, il ne sera pas en capacité de proposer des activités scolaires supplémentaires. Dans cette école 90% des parents d'élèves s'étaient d'ailleurs dit, au printemps dernier opposés à cette réforme. Voyez le reportage de Ludivine Tachon et Jean-Yves Pautrat :"la loi s'appliquera partout et il n'y aura pas d'exception". L'école "n'est pas un supermarché, aujourd'hui on choisit les rythmes et demain les programmes", a souvent dit M. Hamon.
La "refondation de l'école", promise par François Hollande, a créé de fortes attentes chez les enseignants qui regrettent que les débats sur les nouveaux rythmes, "mal ficelés", aient fait passer au second plan les autres réformes. Certaines ont abouti comme la refonte de l'éducation prioritaire qui démarre cette semaine, en donnant des moyens supplémentaires aux établissements pour réduire l'échec scolaire dans les milieux défavorisés.
Des créations de postes sont programmées cette année encore, conformément à la promesse d'en créer 60.000 sur le quinquennat. Pour autant, ces créations ne suffiront pas à absorber la forte démographie des élèves et les classes seront encore surchargées.
Ce matin plus de 800.000 enseignants ont découvert leurs emplois du temps, leurs nouveaux collègues.
Parmi eux Elyes Chaouch, enseignant stagiaire au lycée Pape Clément de Pessac. L'une de nos équipe l'a suivi ce matin lors de cette rentrée. Voyez leur reportage :