D'ici l'automne, la quatrième unité française de sécurité civile sera opérationnelle et mobilisable pour des missions d'urgence en France et dans le monde. 600 militaires seront basés à Libourne en Gironde avec leur famille. Une présentation de l'unité était organisée pour les habitants.
L'enthousiasme est communicatif parmi les 600 personnes venues s'informer sur les détails de l'installation de cette 4ᵉ unité de sécurité civile. "Ça va redonner un peu plus de vie sur Libourne", dit ce monsieur dans un sourire. "Ça va apporter beaucoup de choses à la ville, aux commerces, ça va être super !"
Plusieurs centaines d'enfants dans les écoles
Il en est de même pour l'édile de la ville, Philippe Buisson. "10 mois après, c'est émouvant de le présenter aux Libournais. On est sur un site militaire, dans le concret". Le maire se montre ravi d'accueillir de nouveaux administrés. "C'est 1 500 personnes, 600 militaires qui viennent avec leurs familles. C'est-à-dire plusieurs centaines d'enfants dans nos écoles, 50 à 60 naissances par an..." Il est aussi conscient de l'ampleur de la tâche pour encadrer ce sang neuf dans le Libournais qui aura un effet en termes économiques, démographiques, et de mobilité.
L'installation de cette nouvelle UIISC4 porte le nom "d'opération Phénix" parce qu'il s'agit tout simplement du retour de l'Unité d’Instruction et d’Intervention (UIISC 4), dissoute en 1999 à Libourne dans la caserne de Lamarque qui avait fermé en 2009.
Le 2 août 2023, Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur était venu annoncer, en ce même lieu, la création de l'unité. Ce 14 mai, une réunion était organisée pour la présenter aux Libournais.
Spécialisation : feux de forêt
Une opération phénix l'est à double titre puisque cette renaissance survient après les incendies historiques de 2022 dans le Sud-Ouest. Une unité qui sera donc notamment spécialisée dans les feux de forêts, mais également en capacité d'intervenir sur différents types de sinistres ou catastrophes naturelles, en soutien des équipes de sauvetage locales.
Le colonel Jean-Philippe Nicot rappelle que ces sapeurs sauveteurs peuvent intervenir "n'importe où sur le territoire français en métropole ou les territoires Outre-Mer, mais également à l'étranger, dès que l'Etat engagera des secours".
Ils mènent des missions d'envergure "suite aux grandes catastrophes qui dépassent les capacités de sauvetages locaux", sur des feux de forêt certes, mais aussi suite à des séismes, tempêtes, cyclones, inondations et sur le théâtre de catastrophes industrielles.
De récents engagements ont mené les militaires aussi bien en Libye lors des inondations de septembre 2023 où un hôpital de campagne avait été monté, qu'en Turquie, après le séisme de février 2024, pour aider à la recherche et au secours des personnes ensevelies sous les décombres.
Faire rayonner le nom de Libourne
L'unité sera opérationnelle à l'automne, mais d'ici là le recrutement se poursuit pour Libourne comme dans les unités déjà existantes. "Nous allons augmenter nos effectifs de près de 700 personnes d'ici 2027". Le recrutement se fait par la voie militaire des personnes entre 18 et 25 ans, aussi bien des sauveteurs, que d'autres métiers comme cuisiniers ou responsables de ressources humaines...
Tout en dénombrant, les savoir-faire et missions clefs des sapeurs sauveteurs, le colonel précise dans un sourire, "nous ferons rayonner le nom de Libourne partout dans le monde. On dira, c'est l"USC4 de Libourne qui intervient". L'installation de l'unité à Libourne est une opération avoisinant les 400 millions d'euros.