C'est un témoignage fort. Celui de cet homme de 76 ans qui, atteint du covid-19, a été hospitalisé le 24 mars. Il est resté six semaines dans le coma dans le service de réanimation. Depuis, cela fait plus de 100 jours qu'il remonte la pente à l'hôpital de Libourne. Il espère sortir en octobre.
C'est un témoignage qui peut donner de l'espoir et du baume au coeur aux malades du Covid-19 mais qui doit aussi nous rendre humble face à cette maladie hautement contagieuse.
Clairement, Daniel n'est passé pas loin de la mort. Et ces 120 jours de coma, "hors du temps", ont été aussi vécu comme un calvaire pour sa compagne et ses enfants...
Car c'est le 24 mars qu'il est admis à l'hôpital Robert Boulin de Libourne. Il faisait parti des trois premiers malades du covid-19 hospitalisés à Libourne.
Ça, c'est ce qu'on lui a raconté car il n'a plus le souvenir des huit jours précédant son hospitalisation. Rapidement, c'est le service réanimation où il est placé dans le coma pendant six semaines dont il se réveille la première quinzaine de mai. A cette période, il vit "quinze jours euphoriques mélangeant les rêves et la réalité". Car il a d'abord passé six semaines entièrement plongé dans ce coma artificiel mais ensuite, par intermittence. Et c'est là qu'il se décide à reprendre le cours des choses: "je me suis dit tu remets les pieds par terre et j'ai commencé à regardé l'heure"...
Il sortira du service réanimation le 29 juillet, tout un symbole: le jour de son anniversaire!
Aujourd'hui, "au 158è jour d'hospitalisation", il a bien voulu témoigner car ces semaines de combat "passif" contre la maladie, ont fait la place à un autre combat: celui de la reconstruction.
Et visiblement, Daniel est un guerrier. Il le dit lui-même, ses amis "selon leurs croyances" l'appellent "Superman" ou "le miraculé" ...
Daniel raconte aussi ses moments d'attente, de larmes, mais aussi cette envie de vie : "J'accueille chaque jours avec bonheur". "A 76 ans, j'ai peut-être 15 ans encore à vivre, je vais faire que ce soit les plus belles années possibles".
Ecoutez le témoignage de Daniel, interrogé par Patricia Mondon (images: Nicolas Pressigout).