Devenu dangereux, ce pont suspendu menace de s'effondrer et va devoir être détruit

Après une investigation structurelle du Pont de Bonzac, qui surplombe l'Isle en Gironde, le département a annoncé sa destruction en 2025. L'édifice sera reconstruit à l'horizon 2028. Un casse-tête quotidien pour les habitants du bourg.

Il ne sera plus jamais emprunté. Après 83 ans de bons et loyaux services, le pont de Bonzac tire sa révérence. En février, la décision avait été prise de fermer temporairement à toute circulation l'édifice, qui passe au-dessus de l'Isle et relie la commune de Saint-Denis-de-Pile à Bonzac. Il va finalement être détruit.

Depuis le 7 février 2024, le conseil départemental de la Gironde avait engagé une investigation structurelle du pont de Bonzac. Après quelques semaines d'analyse, son constat présenté lors d'une réunion publique le 21 février dernier est sans appel : "il a été constaté une corrosion très présente, à la fois sur la charpente, sur les éléments de suspension (câbles porteurs et surtout suspentes) et sur les pylônes. Une corrosion qui semble évolutive et plus rapide que prévue", préside le département. 

Son état nécessite sa fermeture définitive pour la sécurité de tous.

Département de la Gironde

Entièrement démonté, puis reconstruit

Jean Galand, vice-président chargé des mobilités et des infrastructures au département, a annoncé que le département démontera le pont d’ici l’année 2025 et procédera à sa reconstruction d’ici 2028. Une enveloppe de 5 à 7 millions d'euros devrait être accordée au projet, selon le type de construction choisie. 

La maire, socialiste, de la commune, Fabienne Fonteneau, se dit optimiste par rapport aux délais prévus pour la construction de l'ouvrage : "Je ne m'attendais pas à moins de temps au regard de la réglementation et de normes pour édifier un pont. Je tiens aussi à souligner l'engagement fort du département."

Il aurait été inconscient et dangereux de permettre la circulation sur le pont.

Fabienne Fonteneau

Maire de Saint-Denis de Pile

Un manque à gagner pour les commerçants

Si les commerçants de Saint-Denis de Pile comprennent le caractère indispensable de cet ouvrage, ils n'en sont pas moins inquiets pour les années à venir. : "On a une perte de clientèle, car beaucoup de clients arrivent de Bonzac, regrette une boulangère. Ils ne vont pas faire un détour pour venir jusqu'à nous."

Frédéric Fenech est directeur de l'Accordeur, une structure qui organise des concerts et propose des cours de musique. Actuellement, il est encore difficile pour lui de se prononcer sur l'impact immédiat que cela va représenter pour sa structure. Pourtant, les retours n'ont pas tardé, " Ce sont les parents d’élèves de l'école de musique, qui viennent de Bonzac ou de Galgon qui m'ont appris la fermeture. Pour eux, ça rajoute un bon quart d’heure de route", ajoute le directeur. 

Au bout de la chaîne, ça va forcément faire une petite chute d'activité pour tous les gens de Saint-Denis-de-Pile.

Frédéric Fenech

Directeur de l'Accordeur

Fabienne Fonteneau, précise également avoir fait une requête auprès du département afin qu'il indemnise les commerçants touchés par la fermeture du pont. Toujours rassurante, elle espère que ce moment un peu difficile pour les commerçants sera aussi l'occasion "que l’on se retrousse les manches pour être encore plus attractif." 

 Déviations mises en place

Avec la fermeture du pont, plusieurs déviations de la circulation ont été mises en place, détaillées sur la carte ci-dessous.

  • dans le sens Bonzac à Saint-Denis-de-Pile par la RD 138 jusqu’à la RD 120 vers Savignac-de-l'Isle, puis RD 910 aux Billaux et Saint-Denis-de-Pile. 
  • dans le sens Saint-Denis-de-Pile à Bonzac, par la RD 910 jusqu'à Guîtres puis RD 910e1, RD 10, RD 138 et RD 22 jusqu'à Bonzac.

En plus de la fermeture du pont à la circulation, un arrêté préfectoral a aussi été pris pour "interdire le stationnement, de circulation et de toute activité nautique sous le pont."

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