Le maire de Libourne propose d'accueillir des réfugiés irakiens

Philippe Buisson lance un appel au ministre de l'Intérieur. Il est prêt à ouvrir les portes de l'ancienne école de gendarmerie à des réfugiés si la France se décidait à accueillir sur son sol des populations chrétiennes d'Irak.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Philippe Buisson considère que les chrétiens d'Irak sont victimes d'un véritable génocide. A Libourne, les locaux de l'ancienne école de gendarmerie qui sont libres depuis 3 ans. Ils pourraient donc accueillir des réfugiés. La ville avait d'ailleurs déjà offert un refuge aux populations kosovares il y a une dizaine d'années.  

Cette déclaration fait suite à celle de François Hollande dans laquelle il dit vouloir voir le pays s'engager sans préciser de quelle manière. Une attitude récemment condamnée par Alain Juppé sur son blog. Il y dénonce "l'effacement honteux" de la France.

A Bordeaux Christiane Decraene, correspondante d'Aide à l'église en détresse, déplore le sorts réservé aux populations chrétiennes d'Irak :

"Ils partent sans rien puisqu'ils laissent tout et que tout leur est pris. Tout leur est enlevé ou détruit". dit elle



Regardez le reportage de Nathalie Pinard et Guillaume Decaix :




Le contexte (AFP). 

Les Etats-Unis se sont directement impliqués en Irak pour la première fois depuis le retrait de leurs troupes en 2011 en bombardant des positions des jihadistes qui menacent le Kurdistan irakien et des milliers de chrétiens et Yazidis.
Selon le porte-parole du Pentagone, deux chasseurs bombardiers ont frappé vendredi vers 13h45 (10h45 GMT) une pièce d'artillerie mobile de l'Etat islamique (EI) qui avait visé des forces kurdes à Erbil. Quelques heures plus tard, d'autres raids ont visé "des terroristes" puis un convoi et un mortier près d'Erbil.
Le département d'Etat a assuré que la décision prise par Barack Obama - un vigoureux opposant à l'invasion de l'Irak en 2003 - était juridiquement inattaquable car les frappes sont menées à la demande du Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki.
"Le gouvernement irakien et des responsables irakiens de tous les horizons, de tous les partis et de toutes les confessions nous ont demandé cet appui. C'est le principe qui est appliqué dans ce cas-là", a déclaré Marie Harf, porte-parole du département d'Etat. La Maison blanche a précisé qu'aucune date de fin n'avait été fixée pour cette opération, mais a répété que les Etats-Unis excluaient d'envoyer des troupes au sol et de s'engager dans "un conflit militaire prolongé".
Le chef de l'armée irakienne, Babaker Zebari, a estimé que cet appui aérien allait permettre d'obtenir rapidement "d'énormes changements" sur le terrain.
"Les officiers de l'armée irakienne, les peshmergas (kurdes) et des experts américains travaillent ensemble pour déterminer les cibles", a-t-il expliqué, évoquant également des frappes américaines dans la région de Sinjar, à l'ouest de Mossoul et des opérations prévues dans "des villes irakiennes contrôlées par l'EI".

L'ONU cherche de son côté à établir un "corridor humanitaire" dans le nord de l'Irak pour permettre d'évacuer les civils menacés.
La France s'est dite "prête à prendre toute sa part" dans l'aide aux populations civiles victimes des "exactions intolérables" de l'EI, tandis que le Royaume-Uni a annoncé des parachutages de vivres dans les prochaines 48 heures.

Les combattants de l'EI avaient encore marqué des points jeudi avec la prise de Qaraqosh, la plus grande ville chrétienne d'Irak, suivie
de celle du barrage de Mossoul, le plus grand du pays, qui contrôle l'alimentation en eau et en électricité de toute la région.

Depuis dimanche, des dizaines de milliers de personnes ont fui face à l'avancée des jihadistes, qui ne sont désormais qu'à une quarantaine de km d'Erbil, la capitale de la région autonome du Kurdistan, allié de Washington.
Après la prise de Qaraqosh et d'autres zones autour de Mossoul, le patriarche chaldéen Louis Sako a fait état de 100.000 chrétiens jetés sur les routes. Dimanche, la prise de Sinjar, bastion de la minorité kurdophone yazidie, avait déjà poussé à la fuite jusqu'à 200.000 civils selon l'ONU.

 'Génocide' 


Certains ont pu fuir au Kurdistan ou en Turquie, mais des milliers d'autres sont piégés dans les montagnes désertiques environnantes, où ils risquent autant de mourir de faim et de soif que de se faire massacrer par les jihadistes.
L'offensive de l'EI contre les Yazidis et les chrétiens "montre tous les signaux d'un génocide", a déclaré vendredi le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, en visite à Kaboul.

Evoquant "une crise humanitaire qui prend aux tripes" et le risque de nouvelles violences meurtrières, le diplomate a expliqué que les Etats-Unis avaient "pris la décision qu'il fallait sauver ces vies". Jeudi soir, M. Obama avait déjà évoqué un risque de génocide en autorisant des frappes militaires ciblées "pour protéger les civils pris au piège" ainsi que les personnels américains à Erbil et à Bagdad.

Le président américain avait pourtant été élu sur la promesse d'un désengagement militaire et avait été l'instigateur du retrait américain d'Irak.
Dans la nuit, l'aviation américaine a commencé par parachuter des vivres et de l'eau à destination des civils piégés dans les montagnes de Sinjar.
Elle a poursuivi cette opération dans la nuit de vendredi à samedi en larguant à nouveau des vivres et de l'eau depuis trois avions cargo escortés par deux chasseurs F/A-18, a annoncé le Pentagone.

Un habitant réfugié dans la montagne avec sa famille, joint par téléphone, a déclaré que rien n'était parvenu dans sa zone, où eau et vivres manquent cruellement. "Il y a beaucoup d'enfants ici", a-t-il lancé.

Kurdistan menacé 

A Bagdad, l'intervention américaine a suscité un peu de scepticisme, dans la mesure où Nouri al-Maliki réclamait ces frappes depuis le début en juin de l'offensive de l'EI, qui était déjà bien implanté en Syrie et contrôle désormais de vastes pans du territoire irakien.
M. Obama "n'a rien fait pendant trois ans mais quelque chose arrive aux Kurdes et aux chrétiens et il commence à parler de terrorisme", a dénoncé Rashaad Khodhr Abbas, fonctionnaire à la retraite.
Le puissant dirigeant chiite Moqtada al-Sadr a d'ailleurs affirmé vendredi que l'EI était sur le point d'attaquer la capitale, tout en promettant de mobiliser
ses hommes pour défendre Bagdad. Les insurgés sunnites sont à quelques dizaines de km de Bagdad mais, selon des experts, ils manquent de combattants pour mener un assaut de cette envergure.
Au Kurdistan, l'arrivée massive de réfugiés augmente la pression sur cette région déjà à court d'argent en raison d'un conflit avec Bagdad sur le partage des revenus pétroliers, et l'inquiétude monte face à la progression de l'EI.
Depuis le début de l'offensive, les combats avec les jihadistes ont coûté la vie à 150 pershmergas et 500 autres ont été blessés, selon le secrétaire général de la présidence kurde.

Les compagnies Turkish Airlines et Lufthansa ont suspendu leurs vols vers Erbil. L'Agence fédérale de l'aviation (FAA) a interdit aux avions commerciaux américains de survoler l'Irak, et British Airways a pris une mesure similaire.
La Maison Blanche a annoncé vendredi que M. Obama allait partir en vacances samedi comme prévu pour deux semaines sur la petite île huppée de Martha's Vineyard (Massachussetts,nord-est). Il rentrera pour deux jours à Washington en milieu de séjour.


Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information