Mireille Calmel, auteure de best-seller, en profite pour écrire chez elle dans le Médoc durant le confinement

Elle est confinée dans sa maison de Grayan-et-l'hôpital en Médoc. Une situation particulière qui ne perturbe pas son temps d'écriture mais l'éloigne de ses lecteurs, à cause des annulations de nombreux salons littéraires. Elle participe à un défi lancer à quelques auteurs sur " le jour d'après...". 


J'ai beaucoup de chance : je suis chez moi dans ma maison avec un grand jardin.
Et je fais mes longueurs de nage chaque matin...

Mireille Calmel vit dans le Médoc depuis une quinzaine d'années, un lieu où elle a su trouver le calme, le réconfort et l'énergie pour son écriture notamment grâce à cet environnement naturel. 
Depuis des ennuis de santé entraînant une fragilisation de ses vertèbres, elle doit maintenir sa musculature. Elle a pu, avec son mari, aménager un couloir de nage.

Bon en ce moment, je ne peux pas aller à la plage, c'est interdit... Mais j'ai la forêt autour de ma maison...

 

Elle vit donc ces jours de confinement en famille avec son mari Gérard, qui écrit lui aussi en ce moment, et son beau-fils qui, du coup, "s'occupe au jardin de tout ce qu'on a pas pu faire"...
 

Sinon, le confinement, je dirais c'est presque habituel, pour moi. Même à la maison normalement, on est chacun de son côté et je m'isole 14 heures par jour, des fois en décalé... pendant 14 mois...

Mais là, c'est la distance physique qui est difficile. Je ne peux pas aller voir ma fille à Nancy. J'ai besoin de savoir que mes enfants, mes petites-filles vont bien

Bien-sûr on reste en contact, on avait déjà pris l'habitude avec Skype.
Et j'ai ma soeur qui habite à 300 mètres. On se voit : on reste à deux mètres.

Le confinement ?

Moi j'ai l'habitude de ces grandes périodes d'isolement. Là, j'ai déjà fait, l'été dernier, les recherches pour mes deux prochains livres (la louve cathare, NDLR, à paraître). Je suis sur la correction du premier et j'entame l'écriture du second tome...
 


Pour un auteur, ce n'est pas si grave d'être "enfermé"... Ce qui est dur, c'est ce climat anxiogène que l'on ressent.


Le rapport à l'autre a changé. C'est particulier de ressentir l'autre comme un ennemi. C'est pas quelque chose de facile.

Sinon, ce sont les courses en drive et auprès des producteurs de Jau-Dignac Loirac: "Je leur passe commande et je viens la chercher. Eux, ils ne peuvent plus faire les marchés..."

Côté cuisine, le confinement ne change rien. Elle aime ce qui est simple facile et rapide... "Ce midi, j'ai fait un grattin de bettes".
Elle est comme ça, Miereille Calmel, accessible et nature. Et elle n'hésite pas à partager un peu de son univers de confinée "chanceuse" comme elle dit, et notamment sa cuisine...
 


 

"J'adore l'atmosphère des salons"

Mais ce qui lui manque, c'est le contact direct. Mireille l'avoue, autant elle est en retrait, elle s'isole presque "sauvage", le temps d'écrire, autant, elle a besoin des gens.

Pour cela, elle participe à de nombreux salons du livres, parfois modestes, avec ce même plaisir de la rencontre avec ses lecteurs mais aussi des libraires, des auteurs... 

J'aime le contact, cet atmosphère des salons... J'en ai fait trente, l'an dernier.

Des moment qu'elle apprécie particulièrement, avec sincérité durant lesquels elle converse avec chacun, se prête volontiers aux photos, à la bise.
Mireille est une fille du Sud, elle aime ces échanges, aujourd'hui proscrits, momentanément, on l'espère.
Pas de salons donc en 2020. Elle saura patienter, c'est aussi pour la bonne cause. 
 

L'invisible et l'inexplicable

L'invisible qui nous menace aujourd'hui, c'est ce covid-19. Malgré, un rapide parallèle avec la peste, Mireille dit ne jamais avoir été tentée d'écrire sur le sujet. Il faut dire que la maladie et le destin font partie de sa vie.
L'auteur puise son inspiration dans sa passion pour l'histoire, la lecture comme l'écriture également, qu'elle a découverte très jeune en ayant vécu une grande période d'invalidité durant son enfance alors qu'on la disait condamnée.

Elle a aussi beaucoup été éntourée des connaissances de sa mère, à cette époque, guérisseuse.
Elle dit ressentir les gens, les énergies. C'est pourquoi, à sa façon, elle rend hommage à ces savoirs, ces potentiels "intangibles" à travers quelques personnages "magiques" ou vertueux... qui renvoient parfois à sa mère.

Elle est présente dans tous mes livres !

Elle raconte même que beaucoup de thèmes, de personnages, lui ont été inspirés grâce à des rêves récurrents et "épuisants". Souvent ces recherches historiques lui permettent de donner un sens, une dynamique à une histoire, dans l'Histoire...


Une situation inspirante: "le jour d'après..."

Le jour d'après... C'est le thème et un peu le défi qu'a accepté Mireille, comme 39 autres auteurs, souvent de polars...
Ce "collectif de la ligue de l'imaginaire" a donc accepté, dans ce contexte épidémique et de confinement d'écrire une nouvelle accompagnée d'une photo de soi (un selfie donc), pour parler, positivement de ce que pourrait être ce demain à réinventer.

L'idée émane d'Ida Mesplède, la directrice du festival littéraire Lisle Noir en collaboration avec la Ligue de l’Imaginaire et Cultura :

Nous leur avons indiqué le thème, une longueur, entre trois et six feuillets, et un souhait : qu’ils soient le plus optimiste possible. Mais, ça, c’est ce qu’il y a de plus compliqué à demander à un auteur de noir" (interview dans l'Express).

A ce jour, ils sont déjà 21 à avoir livré leur version de cette immersion dans l'inconnu du post-confinement.

Pour jeter un coup d'oeil à leur création, rendez vous sur le site Cultura pour découvrir, chaque jour, ces Nouvelles du Lendemain

Une vingtaine de "best sellers"

Il y a 20 ans déjà, Mireille Calmel signait son premier roman "Le lit d'Aliénor"... avec plus d'un million et demi de ventes à la clef...

Un choc, une rencontre avec son public, fidèle, amoureux des sagas historiques et romanesques, mélant aventures et maléfices, chevaliers et sorciers et mettant en scène des héroïnes volontaires, pas toujours féministes mais souvent sensuelles.

Des récits basés sur de vraies recherches historiques qui passionnent l'auteure, férue d'histoire médiévale.

Une "recette" qui emporte le coeur de ses lecteurs, à chaque sortie d'ouvrage, de la série "Aliènor" et Richard Coeur de Lion à celle de Lady Pirate en passant par des louves, des sorcières, des lionnes et des Templières...
(Voir ses romans)
 

Ses derniers livres ?

Pour les plus accrocs aux romans de Mireille Calmel, il faudra attendre encore un peu. Son opus sur fond de catharisme était prévu pour le mois de mai. Mais sa parution sera reportée.
C'est une nouvelle série qu'elle situe entre Paris et Lastours dans l'Aude, un des hauts-lieux du catharisme français.

Ses recherches l'ont bien-sûr amenée à se rendre sur place pour se document mais aussi parce que sa sensibilité la pousse à vouloir ressentir des lieux pour ainsi donner plus de corps à ses personnages, aux situations comme au récit.

Si vous ne connaissez pas encore cette auteure, le confinement est l'occasion de la découvrir au fil d'une de ses oeuvres. 

Son éditeur(XO) a d'ailleurs décidé de les rendre disponibles en version numérique. 

Sa dernière parution date de mai 2019 : "Un thriller médiéval vertigineux" du côté de Nice, aux cotés d'Hersande : "Prisonnière du diable"
 

En savoir plus sur Mireille Calmel.






 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité