Le 23 décembre, la maternité de Lespare-Médoc cesse de pratiquer des accouchements jusqu'au 28 décembre, faute de trouver un gynécologue obstétricien pour les assurer. Certaines patientes réorientées à Bordeaux et à Arès devront faire deux heures de route pour accoucher.
À la maternité de la clinique de Lesparre-Médoc (Gironde), aucune naissance ne pourra être assurée du 23 au 28 décembre. La faute au manque de personnel soignant : le seul gynécologue obstétricien disponible sur cette période a finalement été empêché.
"Il faut vraiment qu'il y ait un obstétricien, une sage-femme et un anesthésiste. Là, il n'y aura pas l'obstétricien, donc on ne peut pas continuer à faire des naissances", détaille Christine Bouffard, sage-femme coordinatrice de la maternité, très contrariée par la situation. "Ce qui est inquiétant, c'est que maintenant, régulièrement, les structures ferment et rouvrent en fonction des difficultés RH", fustige-t-elle. La dernière fermeture des salles de naissance remonte à 2020, pour un motif identique.
Les consultations de suivi à la clinique sont en revanche maintenues.
Maintenant, régulièrement, les structures ferment et rouvrent en fonction des difficultés RH.
Christine Bouffard, sage-femmeà France 3 Nouvelle-Aquitaine
Jusqu'à deux heures de route pour accoucher
Les patientes qui devaient accoucher à Lesparre-Médoc sur cette période ont été réorientées dans d'autres maternités, à Bordeaux et Arès. La situation n'a pu être anticipée que de quelques jours par le personnel. "Les établissements de recours sont prévenus de leur arrivée, il n'y aura pas de perte d'information sur leur suivi de grossesse. On a au maximum cadré pour qu'il n'y ait pas de risque", veut rassurer Christine Bouffard.
Mais pour certaines femmes sur le point d'accoucher, il faudra faire jusqu'à deux heures de route pour aller donner naissance dans les services des maternités de Bordeaux et Arès.
Alitée une chambre de la clinique de Lesparre-Médoc, Cali est l'un des derniers bébés à avoir vu le jour dans l'établissement avant la fermeture. Sa naissance était initialement prévue le 28 décembre, pendant la fermeture. Son arrivée légèrement anticipée rassure donc beaucoup ses parents. "C'était assez stressant. On s'était dit : on espère qu'elle arrivera avant ou bien après la fermeture", confie Laëtitia Dupuis, sa mère. Si elle avait dû se reporter sur les établissements de Bordeaux ou Arès, plus d'une heure et demie de route lui auraient été nécessaires pour aller à la maternité.
Les sages-femmes libérales sous tension
Lorsque les maternités ferment, certaines mères décident de s'en remettre aux sages-femmes libérales pour le suivi pré-natal, quitte à mettre les cabinets libéraux sous tension.
"On ne peut malheureusement pas pallier aux structures quand elles ont besoin de faire de la place. (...) On ne va pas pouvoir non plus absorber la charge de travail en plus parce qu'on n'est pas assez nombreuses", craint Nina Bonnet, sage-femme libérale installée à Saint-Laurent-Médoc.
La maternité de Lesparre-Médoc entend reprendre une activité normale sans discontinuer à partir du 29 décembre. Pour la fin de décembre et janvier, les obstétriciens sont déjà au planning.