L'activité a complètement disparu en France : la tannerie de peaux de poissons appelée aussi peausserie. Une association de femmes de marins est en train de lancer un atelier de transformation unique en son genre.
Ce projet écologique, qui transforme des peaux sans produit chimique, vient de recevoir le grand trophée Apec de l'égalité femme homme. Une récompense nationale pour encourager le développement durable et l'emploi au féminin.
Monique Philip et sa fille Marielle travaillent dans leur garage. Elles recyclent les peaux de poissons. De déchets destinés à la poubelle, elles en font un cuir étonnement solide destiné à l'industrie textile ou à l'intérieur de bateaux de luxe.
Aucun produit chimique. C'est dans de l'écorce de Mimosa, trouvée sur la dune du Pyla, qu'elles font macérer leurs peaux. Une opération délicate explique Marielle, chargée du projet.
"C'est vraiment au feeling. On fait des tests. Il y a des ratés. Il faut rééquilibrer. On n'utilisera pas la même chose sur de la sole que sur du mulet ou encore sur du requin ou de la raie. Certaines peaux sont plus capricieuses que d'autres. Ça demande vraiment une minutie dans le dosage."
Et pour étirer les peaux, elles ont imaginé une machine artisanale, un prototype inspiré du rouleau à pâtisserie.
Mère et fille sont allées en Finlande pour se former. Elles espèrent aujourd'hui développer leur activité sur le Bassin d'Arcachon. Leur atelier devrait bientôt ouvrir à La Teste-de-Buch. Un projet écologique mais aussi économique.
Monique est présidente de l'association "femmes de mer en partage".
"Nous, ce qui nous intéressait, c'était de faire de l'emploi. De l'emploi avec des femmes de marins.... ou des emplois très ponctuels quand on a des arrivées de poissons".
Elles viennent de recevoir le Grand trophée Apec, troisième édition qui récompense un projet d’action en faveur de l’égalité professionnelle, au sein de leur entreprise.