La présence du coronavirus dans les eaux usées est détectable jusqu'à dix jours avant l'arrivée des patients dans les hôpitaux. Les stations de traitement du Bassin d'Arcachon effectuent déjà les prélèvements. La Nouvelle-aquitaine veut aider les laboratoires qui les analysent à s'équiper.
Le génome du Sars-Cov2 détectable dans les selles des malades de la covid 19 ?
L'information n'a rien du fake. Elle est même étudiée par des scientifiques de plusieurs pays. En France, la région Île-de-France a été l'une des premières à s'y intéresser. Eau de Paris, l'Université de la Sorbonne et à l'Institut de recherche biomédicale des armées ont initié un réseau sentinelle, appelé Obépine.
Le principe ? les stations de traitement des eaux usées effectuent des prélèvements qui sont ensuite analysés par des laboratoires. Pour l'instant, ils sont une trentaine à participer au projet Obépine.
Un réseau qui pourrait s'avérer très utile dans la prévention d'un éventuel rebond de l'épidémie. La présence de coronavirus dans les eaux usées est, en effet, détectable jusqu'à dix jours avant l'afflux de patients à l'hôpital. Étudier sa concentration permet d'anticiper l'évolution de la pandémie et de prendre au plus tôt les mesures nécessaires pour la corriger.
En Nouvelle-Aquitaine, dès le début de l'épidémie de coronavirus à la mi-avril, le SIBA, le syndicat intercommunal du Bassin d'Arcachon a effectué chaque semaine ce type de prélèvements dans les eaux usées de ses cinq stations de traitement.
Les élus du SIBA ont souhaité que l'on étudie la présence de coronavirus dans les eaux usées brutes et les eaux usées traitées, d'une part pour apprécier l'évolution de la pandémie et d'autre part pour apprécier l'efficacité de nos usines de traitement sur le virus
Test réussi. En avril, le génome était présent en faible quantité à l'entrée. Il était quasi inexistant à la sortie.
Pendant le confinement, ces prélèvements ont été stoppés mais, depuis, ils ont repris avec un nouvel objectif : se concentrer sur les eaux usées à l'entrée des stations de La Teste-de-Buch et Biganos. C'est un laboratoire de Normandie qui procède à l'analyse. Les premiers résultats tomberont le vendredi 31 juillet.
Dans la région, seuls deux laboratoires ont rejoint le réseau Obépine : le laboratoire de l’INSERM à Limoges et le laboratoire de virologie du CHU de Limoges.
Or, la Région est convaincue de la pertinence de cet indicateur et veut le développer face à l'arrivée de touristes cet été. Dans un projet de délibération qui sera examiné ce vendredi, elle indique que "l’apparition de nouvelles flambées épidémiques de COVID 19, liée à ces flux touristiques pourraient avoir des effets négatifs sur la reprise de l’activité touristique en Nouvelle-Aquitaine, voire affecter l’image de la destination « Nouvelle-Aquitaine ».
Pour, Henri Sabarot, l'élu régional en charge du dossier, "il s'agit de prendre un temps d’avance pour être plus efficace".
Lors de son intervention du 14 juillet, le Président de la République, Emmanuel Macron a expliqué qu'on ne reconfinerait pas tout le pays mais uniquement les clusters. Cette stratégie permet d’être plus efficace, d'avoir une analyse fine en particulier face à l’augmentation brutale de la population de touristes venant d’un peu partout en France voire d'Europe.
La Région Nouvelle-Aquitaine devrait voter ce vendredi une enveloppe de 200 000 euros pour aider quatre laboratoires à s'équiper. Un dans les Pyrénées-Atlantiques, un dans les Landes, un en Charente-Maritime et un autre en Dordogne.