"On est au même point qu'après les incendies, c'est frustrant". Après les annonces de Gérald Darmanin, la déception des petites communes sinistrées

Les annonces faites mardi 11 avril par les ministres dans le cadre de la campagne feux de forêt 2023 ont été bien accueillies par les sapeurs-pompiers et la DFCI. Mais les maires des petites communes sinistrées par les incendies de l'été 2022 restent sur leur faim, sans aides financières pour réparer les dégâts.

Jean qui rit et Jean qui pleure. Quatre ministres ont fait le déplacement en Gironde mardi 11 avril pour annoncer des moyens humains et matériels supplémentaires dans le dispositif de lutte et de prévention des feux de forêt en 2023. Si le maire de la commune de La Teste-de-Buch se réjouit des annonces, ce n'est pas le cas des élus des petites communes du sud-Gironde comme celle de Guillos touchée à 95 % par les incendies de l'été 2022.

Les petites communes oubliées

Patrick Davet, maire de La Teste-de Buch, cette grande commune du bassin d'Arcachon touchée par le méga feu en juillet 2022, avait le sourire hier soir : " Je suis heureux, satisfait et rassuré. On nous a données les moyens financiers, humains et aériens. J'ai par ailleurs fait une demande auprès de la préfecture de la Gironde pour obtenir des drones pour surveiller le massif, mais nous avons ce soir la certitude d'avoir les moyens aériens espérés avec l'arrivée de Canadairs dans les 48 heures si le risque incendie est avéré".
"Pour les autres communes, je suis désolé. Pour notre commune, on a tous les moyens de lutter rapidement contre un incendie", a-t-il ajouté.

Il est vrai que du côté des maires des petites communes, les visages étaient moins réjouis. "Nous sommes démunis et nous restons sur nos interrogations, a réagi une élue hier soir après les annonces ministérielles.

Nous, les petites communes sinistrées, on attendait une aide totale de l'état pour réparer les pistes et les routes abimées et ce soir aucune annonce concrète, on est au même point qu'après les incendies, c'est frustrant !

Nathalie Duluc, maire de Balizac

à France 3 Aquitaine

Réparer les routes communales 

Mylène Doreau est la maire de Guillos, une petite commune forestière au sud Gironde, impactée à 95 % par les incendies. Il ne reste que le centre du village, tous les alentours ont été brûlés. "Il y a des ornières de plus d'un 1,50 mètres sur les routes. Sur 2 000 hectares de forêt, il ne reste que 300 hectares. Les propriétaires forestiers ont tout perdu", rappelle l'élue.
Et sur la commune, il n'y a pas que les pistes forestières à réparer, il a aussi les chemins communaux et les routes qui ont été endommagés par le feu, mais surtout par les engins et les machines de débardage qui coupent les arbres morts et nettoient les parcelles",
poursuit-elle.

Nous avons estimé les réparations pour refaire 7,5 km de voirie communale : cela coûterait 350 000 euros.

Mylène Doreau, maire de Guillos

à France 3 Aquitaine

"Cette année mon budget ne prévoit pas un euro dans la réparation de la voirie : c'est trop tôt pour chiffrer le cout réel. Tout le bois n'a pas été ramassé et il reste de nombreux camions sur nos routes. Cela sera chiffré dans le budget 2024/2025".

"On aura des aides effectivement, mais le reste à payer pour la collectivité est de 20 % de la facture. Et ce reste à charge n'est pas absorbable par nos budgets communaux", regrette l'élue girondine

"Cet hiver, j'ai fait une demande au ministère de l'Intérieur d'un fonds spécifique pour "un zéro reste à charge" afin que les petits budgets des communes aient le moins de chose à payer", explique la maire Guillos, déçue et démunie.

Des moyens supplémentaires pour la DFCI

L'association régionale de Défense des forêts contre incendies en Aquitaine participe à la prévention du risque feu localement. Son patron Bruno Lafon a également réagi aux annonces.

"Nous avions beaucoup de retard l'an dernier, et ce que nous avons obtenu va nous permettre déjà de remettre en état le massif forestier dans l'état où il était avant les incendies de l'été 2022.

"Cela va aussi permettre de pouvoir structurer la DFCI. Elle faisait son travail normalement, mais face à des feux hors norme comme ceux que nous avons eu, il faillait des moyens supplémentaires comme ceux annoncés par le ministre de l'Agriculture".

Le président de la DFCI est également satisfait que les moyens aériens soient enfin actés comme la présence de canadairs sur place que l'association réclamait depuis longtemps :  "Il n'est plus possible que le sud-ouest soit obligé de supplier en permanence pour avoir des moyens aériens pour nos forêts. Donc les Landes de Gascogne méritent d'avoir ces moyens de lutte".

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