Le corps d'un enfant a été découvert dans la cabine du camion. Le bilan s'alourdit. L'accident entre un autocar et un poids lourd a fait 43 morts et quatre blessés graves ce vendredi matin à Puisseguin en Gironde. Le point sur le drame.
La plupart des victimes sont des personnes âgées, brûlées vives.
Les circonstances de l'accident ?
La collision s'est produite à 7h30 ce matin sur la commune de Puisseguin, sur la route départementale 17, au bord d'une forêt. "Le chauffeur du camion aurait perdu le contrôle de son véhicule. Il se serait mis en travers de la route. Le chauffeur du bus n'a pas pu éviter l'accident. Il a percuté le camion", a déclaré le maire de Puisseguin. Xavier Sublet a évoqué une route "très sinueuse" avec "une enfilade de virages serrés".
Les deux véhicules se sont embrasés aussitôt, selon les pompiers. Une heure plus tard, "il y avait encore des flammes", a expliqué l'un d'entre eux . "Je suis étonné de la violence du choc. Il faudra encore beaucoup de temps pour récupérer tous les corps", a-t-il ajouté. "L'autocar est complètement calciné, le camion également. Il y a encore des corps sur place", a ajouté un témoin, ayant accompagné le Premier ministre sur le site.
Qui sont les 43 victimes ?
L'identité des victimes n'est pas encore connue.Il y avait 48 passagers et un chauffeur à bord du car. Le chauffeur du camion de transport de bois, circulant à vide, fait partie des morts. Le corps d'un enfant a également été retrouvé dans la cabine. Le chauffeur de l'autocar est sorti indemne de l'accident. Témoin précieux, Il a déja été entendu.
"Le chauffeur du bus est légèrement blessé. Il a eu le réflexe salutaire d'ouvrir les portes pour permettre au maximum de passagers de quitter le bus", a déclaré le maire de Puisseguin. "Il a expliqué qu'il s'est trouvé face à un camion en portefeuille, il n'a pas pu l'éviter. Il a réussi à ouvrir les portes et des passagers ont pu quitter le bus. Lui, au péril de sa vie, puisque les flammes l'ont léché, a réussi à évacuer quelques personnes", a précisé sur Europe 1 le Dr Flipot, un médecin des secours ayant pris en charge le conducteur.
Le groupe était composé de personnes âgées membres d'un club de loisirs de Petit-Palais-et-Cornemps. Il était parti tôt le matin de cette bourgade de 643 habitants, pour une excursion d'une journée à Arzac dans les Pyrénées-Atlantiques.
Le drame s'est produit très rapidement après le départ, à 7 km.
C'est l'accident de car le plus meurtrier depuis 1982, date de celui qui avait coûté la vie à 53 personnes à Beaune, en Côte d'Or, en grande majorité des enfants.
L'émotion générale
"Ma mère et mon beau-père, le compagnon de ma mère, étaient dans le bus. Je viens d'arriver, je n'ai pas du tout de nouvelle pour l'instant, mais j'ai bien peur qu'ils soient dans la liste des victimes", a déclaré Delphine Guérineau.
"Combien de voitures j'ai vu tomber dans le fossé, dans les vignes, sur cette route qui est très dangereuse en bas", a témoigné Jacques Deval, dont des membres de la famille ont été blessés. "On est tous touchés, car tous les gens qui étaient dans le bus, venaient d'un peu partout des villages du coin", a-t-il ajouté.
La préfecture a mis en place une cellule de crise, avec un numéro vert (0800 009 763). Une cellule psychologique a été mise en place par la préfecture pour les familles et les proches à l'école, place de la mairie à Puisseguin. Une chapelle ardente a été dressée.
Ce drame a provoqué une vive émotion en France et en Europe. Les députés ont observé à la mi-journée une minute de silence dans l'hémicycle de l'Assemblée. Les messages de solidarité ont afflué, notamment du chef de l'Etat allemand, Joachim Gauck.
Le gouvernement est mobilisé
Le président François Hollande a réagi en annonçant que "le gouvernement français est totalement mobilisé sur cette terrible tragédie" et qu'il se rendrait sur place "le moment venu"."Nous voulons bien sûr exprimer notre peine, notre compassion et notre soutien à l'ensemble des familles, des proches des victimes", a ajouté Manuel Valls, qui s'est rendu auprès des familles.
L'enquête a commencé
L'enquête a été confiée par le Parquet de Libourne à la Section de recherches (SR) de la gendarmerie de Bordeaux.
Des membres de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) sont arrivés sur place. Au total, près de 200 gendarmes sont mobilisés.