Quatre mois après, toujours aucune piste dans le double meurtre d'Izon en Gironde

Qui a tué Sylviane et Jean-Claude Muller  mi-décembre  dans leur maison à Izon à quelques kilomètres de Bordeaux ? S'agit-il d'une vengeance quelconque ou d'un massacre "gratuit"? Malgré les multiples investigations des enquêteurs, ce drame demeure encore inexpliqué.

En ce début avril, le soleil brille et la température est printanière à Izon. Mais dans ce village girondin de près de six mille habitants, l'atmosphère est pesante et ce n'est pas seulement à cause du confinement de la population. Le double meurtre sauvage des époux Muller reste dans tous les esprits. 

"Un mystère total"  soupire Emmanuel, un habitant de la commune située à une vingtaine de kilomètres de Bordeaux. 

Un double meurtre sauvage


Les faits remontent au week-end des 14 et 15 décembre 2019. Dans un quartier résidentiel, route de Saint-Sulpice, Jean-Claude et Sylviane Muller sont chez eux en ce samedi soir. Le lendemain, inquiète de n'avoir aucune nouvelle, une de leurs deux filles âgées de vingt-trois et vingt-six ans, se rend chez ses parents. 
Elle découvre l'horreur absolue dans leur chambre. Sa mère et son père sont sur le lit, morts, leurs corps lardés de multiples blessures. 
En état de choc, la jeune femme est hospitalisée à Libourne. 

Pratiquée quelques jours plus tard, l'autopsie révèle que Jean-Claude Muller a été tué d'une vingtaine de coups de couteau, dont une dizaine dans la région du coeur.
Quant à son épouse, elle a été également victime de plusieurs blessures à l'arme blanche au niveau du coeur. Le médecin légiste constate également deux sillons à la gorge. Des traces de viol sont également relevées.
 
 

Enquête pour assassinat, meurtre et viol



Une enquête est alors ouverte par le parquet de Bordeaux sous les chefs d'assassinat et meurtre aggravé par la circonstance que les faits ont été précédés ou suivis de viol.
Elle est confiée aux gendarmes de la Brigade de Recherche de Libourne et à ceux de la Section de Recherche de Bordeaux.

Sur place, plusieurs traces et indices sont retrouvés par la cellule investigation criminelle et par les experts de l'Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale. Mais leur exploitation n'a pas permis d'avancée décisive. 

Quatre mois plus tard, l'enquête continue. Malgré de multiples démarches et des dizaines de personnes entendues dans les différents cercles du couple, familiaux, amicaux et professionnels, aucune piste n'est privilégiée par les gendarmes, toujours aussi déterminés à élucider ce double meurtre.

Un couple sans histoire



Le profil des époux a été passé au crible, en vain.
Jean-Claude, âgé de cinquante-huit ans, était électricien, installé à Izon depuis une vingtaine d'années. Quant à sa femme de cinquante ans, elle possédait un élevage de bouledogues français. Selon des voisins, le couple était sans histoire et ne faisait pas parler de lui. Alors qui pouvait leur en vouloir à ce point pour commettre de tels actes? 

La question est au coeur des investigations, comme cette tentative d'incendie du domicile une fois les faits accomplis. Elle avait été révélée par la procureure de la République de Bordeaux Frédérique Porterie en décembre.
 

L'intrigante absence d'effraction



Par ailleurs, les faits se seraient déroulés dans la soirée du samedi 14 décembre, entre vingt heures et minuit. Mais cela n'a pas été confirmé officiellement. 
Un élément interpelle particulièrement les enquêteurs, l'absence d'effraction. Ce qui semble à priori éliminer la thèse d'un cambriolage qui tourne mal. 

Les Muller connaissaient-ils le ou leurs bourreaux à qui ils auraient ouvert la porte sans s'inquiéter ? Ou s'agit-il d'un rodeur entré au hasard et animé de pulsions criminelles ? 
Selon un proche de l'enquête, les multiples traces de couteau relevées sur les victimes dénote un acharnement. S'agit-il d'une vengeance quelconque ou d'un massacre "gratuit"? 

L'absence de témoignages exploitables ne fait qu'ajouter au mystère. 
Quatre mois plus tard, le mystère de la route Saint-Sulpice reste total. 
A ce jour, il n'y a eu ni interpellation, ni garde à vue. 
Toutes les pistes demeurent ouvertes. 


Le reportage que nous avions réalisé à l'époque des faits à revoir ici > 

 





 
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