Un vaste coup de filet a visé ces derniers jours des personnes habituées à consulter des vidéos à caractère sexuel mettant en scène des enfants. En Aquitaine, sept individus âgés de 40 à 55 ans ont été interpellés.
C'est dans l'arrière-pays basque, dans le village de Labastide-Clairance entre Bayonne et Saint-Palais, que les enquêteurs de la police judiciaire de Bayonne ont interpellé l'un des quarante-huit suspects de cette vaste affaire de pédopornographie.
"Il s'agit d'un homme âgé d'une quarantaine d'années qui est issu d'un milieu plutôt modeste et qui est marié" précise Jérôme Bourrier, le procureur de la République de Bayonne. "Contrairement à d'autres, lui aurait consulté ces fichiers pédopornographiques de manière ponctuelle. Mais il faut rester prudent parce que c'est souvent l'argument mis en avant par ce type de personne".
Analyse des données
L'enquête, menée au niveau national, n'est pas finie. Il reste notamment à passer au crible le matériel informatique saisi. Au Pays basque, le suspect, qui a été placé en garde à vue, n'a pas contesté les faits selon le procureur.
Cette opération est le fruit d'une enquête coordonnée par les agents de la cyberpatrouille de l'office central de répression des violences aux personnes. Ce sont eux qui ont repéré ces quarante-huit individus interpellés mardi 15 et mercredi 16 novembre sur l'ensemble du territoire français.
Outre ce suspect au Pays-basque, deux hommes de 53 et 55 ans ont été arrêtés à Pessac et dans le Libournais en Gironde.
L'un d'entre eux a été placé en détention provisoire pour détention et diffusion d'images pédopornographiques, mais également pour viol sur mineur de moins de 15 ans, indiquent nos confrères de France Bleu.
Deux autres individus sont poursuivis en Dordogne, interpellés à Bergerac et à La Bachellerie.
Un intérimaire de 46 ans, puis un artisan de 47 ans qui aurait chargé près de sept cents photos et vidéos à caractère pédopornographique.
En Lot-et-Garonne, ce sont aussi deux quadragénaires qui ont été pris dans ce coup de filet, à Agen et à Sainte-Livrade.
L'enjeu : faire cesser l'exploitation des enfants
"Il y a là un enjeu absolument considérable" affirme Jérôme Bourrier. "Derrière cette industrie, il ne faut pas oublier qu'il y a l'exploitation de mineurs. Ce ne sont pas des personnes consentantes".
Plus vous avez de personnes qui consultent et téléchargent, plus vous alimentez un marché d'exploitation d'êtres humains
Jérôme Bourrier - Procureur de la République de Bayonneà France 3 Aquitaine
Ces images proviendraient le plus souvent de pays étrangers.
Les suspects encourent des peines de cinq à sept ans de prison et jusqu'à 75 000 euros d'amende.