Le maintien en Ligue 1 assuré, l'actualité des Girondins de Bordeaux se situe désormais en coulisses. Le club devrait être fixé à la fin du mois sur son rachat.
Depuis la visite jeudi dernier de Nicolas de Tavernost au centre d'entraînement du Haillan, officiellement le silence est d'or dans les hautes sphères. Le président de l'actionnaire majoritaire du club depuis 1999 avait déjà, presque, tout dit. Il a demandé aux joueurs de se concentrer seulement sur le terrain avant de confirmer devant les chefs de service du secteur administratif les négociations avec des investisseurs américains en affirmant qu'il n'y avait pas encore d'accord.
Une visite pour rien ou presque car rien n'a été annoncé. Pourtant dans le monde du foot business, on considère le rachat des Girondins par le fond d'investissement 1848 Capital Partners LLC, dirigé par Joseph DaGrosa et basé à Miami, comme bien engagé. "Il faut tout de même rester prudent" tempère un proche du dossier.
Dans une affaire de cette dimension, il faut toujours se méfier tant que ce n'est pas officiellement signé.
Des négociations très poussées
Entre les équipes de Joseph DaGrosa et celles de Nicolas de Tavernost, les négociations ont commencé depuis l'automne dernier. Le fond d'investissement est très intéressé par les retombées de la marque Bordeaux, une ville à la réputation planétaire grâce au vin éponyme. Et le football est un vecteur idéal de communication, si les résultats suivent, grâce à sa dimension médiatique et à son universalité.
Les discussions ont porté sur le rachat du club ( environ 70 Millions d'euros ), du site du Haillan et du stade, ou au moins sur la gestion de son exploitation commerciale, gérée pour le moment pour la société S.B.A, une filiale de Vinci-Fayat.
A ce stade du dossier, il est difficile de savoir ce qu'il y aura réellement dans la corbeille. Mais Nicolas de Tavernost a toujours indiqué qu'il ne vendrait jamais le club sans avoir de solides garanties. En clair, il tient absolument à en assurer la pérennité financière. Il a ainsi exigé et obtenu que le budget des Girondins soit au minimum celui d'aujourd'hui ( 65 Millions d'euros ) pendant cinq ans.
Le projet sportif des investisseurs américains n'est pas de concurrencer directement le PSG ou Monaco aux budgets colossaux, mais jouer plutôt dans la cour de Lyon et Marseille. Ils entendent ainsi se donner le maximum de chances de participer le plus tôt possible à la lucrative Ligue des Champions.
Les américains sinon rien ?
Si les Girondins de Bordeaux suscitent l'intérêt de nombreux acheteurs potentiels plus ou moins fiables depuis quelques années ( le Bahreïn, homme d'affaire chinois, indien, fond de pension de Malaisie...), cette piste des investisseurs américains semble la plus avancée aujourd'hui. Nicolas de Tavernost a certes les yeux de Chimène pour Bordeaux, où il a fait ses études. Mais sa passion pour le club ne suscite plus le même enthousiasme au sein de la maison mère de M6, le géant allemand Bertelsman.
Le financement, tous les ans ou presque du déficit, les mauvais résultats sportifs dans un stade vide et l'image mitigée renvoyée par les Girondins ont fini par lasser.
De plus, M6 n'a plus besoin de Bordeaux pour exister dans le monde du football. La chaîne diffuse notamment des matchs de la Ligue Europa et à partir de septembre ceux de l'équipe de France avec TF1 jusqu'en juin 2022.
Si jamais les négociations devaient échouer à la dernière minute obligeant M6 à rester aux commandes, les perspectives ne seraient pas réjouissantes pour les fans bordelais. Probablement privé de coupe d'Europe pour la deuxième année consécutive, le club devrait alors réduire son train de vie. Le transfert de Malcom, acquis avec ou sans changement de propriétaire, servant à combler le déficit annoncé au 30 juin et à recruter. Avec ensuite une priorité, valoriser la génération montante, certes prometteuse, mais qui ne suffira pas pour ramener Bordeaux en haut de l'affiche.