Harcèlement scolaire : quand les élèves luttent contre le problème

Le harcèlement est une réalité pour nombre d'élèves. Les causes d’une stigmatisation sont nombreuses. Il peut entraîner de graves conséquences et une modification de comportement chez l'enfant harcelé. En Limousin toutefois, les cas signalés sont en baisse, mais ceux signalés seulement.

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Le harcèlement est une réalité pour nombre d'élèves. Les causes d’une stigmatisation sont nombreuses : l'apparence physique de l'élève, sexe et identité de genre, classe sociale, appartenance culturelle ou encore handicap. Pour les victimes, le harcèlement peut entraîner de graves conséquences, avec baisse des résultats scolaires, décrochage scolaire, voire bien pire.

Un phénomène qui empire ?

Peu d'études sont réalisées. Ce sont davantage des estimations.  Dès le primaire, 12 % des élèves scolarisés en France ont rencontré une situation de harcèlement, dont 6 % un harcèlement qualifié de sévère à très sévère. En Limousin, sur 115.000 enfants scolarisés, ont été signalés

  • 76 cas dont 17 en premier degré en 2016/2017
  • 69 cas dont 19 en premier degré en 2017/2018
  • 51 cas dont 17 en premier degré en 2018/2019.

Un comportement qui change

A chaque témoignage, on est consterné par le décalage abyssal entre ce que vit l’enfant et la perception de son entourage. A chaque fois, l’élève est pris dans une telle spirale d’insultes et de messages haineux qu’il s’enfonce dans une solitude profonde. Il ne comprend pas ce qu’il lui arrive, il ne comprend pas l’acharnement. Sa personnalité peut alors changer, mais pas forcément.  Soit ça se voit, par ses parents, sa famille, ses professeurs ou ses camarades bienveillants et il y a espoir de pouvoir se saisir de l’agression collective, soit l’enfant malheureusement donne le change, garde son mal-être pour lui et, par fierté ou dignité, ne veut pas le montrer. Et l’aide est dans ce cas plus difficile. D’où l’importance d’être vigilent, écouter et prendre au sérieux.

Tous niveaux scolaires

Il n’y a pas de règle. Un élève de 6e comme un de première. En plus des cas les plus courants au collège et au lycée, des situations de harcèlement se présentent de plus en plus également en primaire. Le fait sans doute dû qu’ils aient très jeunes un portable. Les manifestations de harcèlement se passent majoritairement sur les réseaux sociaux, mais aussi physiquement dans des lieux d’intimité, comme les toilettes ou les vestiaires de sport. On en constOu au contraire dans les couloirs à la sortie des cours, les coups et altercations passent plus inaperçus avec la foule.

Des profils particuliers

Pour le neuropsychiatre, Boris Cyrulnik, les enfants harcelés sont souvent des enfants gentils, qui n’osent pas faire de mal. Ils essaient de mettre en place des parades mais qui ne tiennent pas dans le temps. Dès lors, ils vont se refermer, voire glisser vers un terrain dépressif au lieu de parler, de parler fort et de contrer l’agression en prenant le dessus.

Les élèves le disent eux-mêmes
 
  • C'est un poids pour la vie quand on a subi ça
  • ça m'a bien suivi, même encore aujourd'hui, j'ai du mal à m'intégrer avec les autres à cause de ça
  • On ne doit pas garder le silence, on ne doit pas se laisser faire, parce que je pense qu'ils doivent être punis
  • On doit en parler avant que ça aille trop loin

Les enfants maltraitants n’ont pas forcément conscience du mal qu’ils font. Boris Cyrulnik attire l’attention sur la perte d’empathie chez ces enfants maltraitants. Il y a une volonté de nuire et une incapacité de se mettre à la place de la victime.  Parce que leur empathie s’est arrêtée. D’où l’importance des clips de prévention ou des jeux de rôle.

L'académie de Limoges mobilisée

C'est dès le plus jeune âge qu’apparaissent les premières situations de harcèlement. La recherche et les expériences de terrain ont prouvé que c’est en rendant chacun  (enseignants, animateurs, parents) acteur de la prévention que le harcèlement diminuait. 

Les chefs d'établissements se doivent d'être une cellule de veille et de renvoyer l'information au niveau académique, où des référents sont désignés pour être à la disposition des élèves et des enseignants. Ceux-ci bénéficient d'une formation spécifique.

Lancé en septembre 2013, le prix « Non au harcèlement » a pour objectif de donner la parole aux élèves et aux jeunes de 8 à 18 ans, en présentant une affiche ou une vidéo pour lutter contre le harcèlement au sein de leur établissement. 

Les élèves prenant la question du harcèlement à cœur, plusieurs projets, initiés souvent par les enseignants, ont pris forme. A l'image de ce procès imaginaire "harceler n'est pas jouer", présenté à l'occasion de la Nuit du Droit ce jeudi 3 octobre. Des élèves du collège-lycée Limosin mettent en scène leur travail, encadrés par leur professeur d'histoire-géographie, Madame Véronique Czekala, accompagnée par Nathalie Préguimbeau, Avocate au Barreau de Limoges intervenant pour AVO droits les jeunes.


Rappels :
Numéro vert national Stop harcèlement 30 20

Numéro de l'académie : 05 55 11 43 94 

 
Les points d'écoute et de conseils
Les référents désignés au sein de l'académie de Limoges 
Contact 05 55 11 43 94 / stopharcelement@ac-limoges.fr

L'association Ose le dire 87 précédemment connue sous le nom "Enfance Majuscule" est agréée par le rectorat de l'académie pour la prévention de tout type de maltraitance envers des enfants dans les établissements scolaires. 
Contact 06.79.81.28.71 /  oseledire87@gmail.com
Adresse 40, Rue Charles-Silvestre à Limoges.

L'association Ecoute et soutien à Limoges en Haute-Vienne et Brive en Corrèze : des psychologues accompagnent tout jeune majeur, de 18 à 30 ans. Contact numéro commun 05.55.23.49.95. 

Des Avocats tiennent également des permanences AVO droits les jeunes chaque mercredi de 14h30 à 16h gratuitement et sans rendez-vous.
Contact  05.55.34.40.63 (Maison de l'avocat)
Adresse 8 place Winston Churchill à Limoges 

L’association France victimes 87 apporte une aide juridique et psychologique. Le jeune doit être accompagné d’un parent ou d'une personne de l’établissement scolaire.
Contact 05.55.32.68.10 / contact@france-victimes87.fr 
Adresse 7 bis, rue du général Cérez à Limoges

La Maison des adolescents est un centre d'accueil où l'adolescent peut être utilement orienté. Le harcèlement scolaire n'est pas cependant une compétence particulière de la structure.  
Contact à Limoges 05.55.12.76.00 / mda87@mda87.fr 
Adresse 1, place de la Préfecture à Limoges 






 
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